Rogers a procédé sans permis à l’installation de cette tour haubanée de 35 mètres de hauteur sur un site qui n’a pas encore été approuvé par la Ville.
Le projet a même été réalisé avant la publication de l’avis public qui l’annonce et qui invite les personnes intéressées à faire part de leurs commentaires d’ici le 5 octobre. Cet avis public de Rogers paraît dans l’édition du COURRIER d’aujourd’hui, comme si rien n’avait encore été entrepris sur le terrain.
La directrice des communications à la Ville, Brigitte Massé, a indiqué hier que les élus municipaux, à leur séance plénière du 29 juin, avait accepté que cette tour soit érigée sur un autre emplacement, mais que Rogers était revenue à la charge pour faire accepter un nouveau site, en front de la rue Johnson Ouest.
« Dans ce cas-ci, ce n’est pas un site autorisé par le conseil. Cette demande a été refusée lundi par les élus municipaux, en plénière », a indiqué Mme Massé, après avoir procédé à des vérifications, à la demande du COURRIER.
Leclerc catastrophé
L’antenne de Rogers se trouve sur le site même de l’Hôtel des Seigneurs, qui est maintenant la propriété des Centres d’achats Beauward, le partenaire de la Ville dans le projet du nouveau centre des congrès. Cet immeuble est situé dans le district Bois-Joli, qui est représenté au conseil par Alain Leclerc.
Joint par LE COURRIER hier après-midi, M. Leclerc a expliqué que lundi, en plénière, le conseil avait voulu retourner les gens de Rogers à leur planche à dessin pour qu’ils trouvent, si possible, un site de moindre impact. Il ignorait alors que la tour existait déjà; il l’a appris de la bouche du représentant du COURRIER. « Quoi, qu’est-ce que vous me dites? Je suis en voiture, je m’en vais voir ça tout de suite! », a-t-il lancé.
Après avoir constaté lui-même qu’une tour avait bel et bien été dressée en bordure de la rue Johnson Ouest, il a rappelé au journal, furieux. « C’est n’importe quoi! On leur a demandé de la changer de place, et elle est déjà construite à cet endroit. Lorsque j’aurai raccroché, vous pouvez être sûr qu’il y a un directeur général et un maire qui vont être mis au courant de ça. C’est aberrant! », fulminait-il.
Selon lui, à la séance plénière de lundi, personne autour de la table ne savait que Rogers était passé aux actes avec sa tour sans attendre la permission de la Ville pour le site en question. « En tout cas, personne n’a parlé comme s’il savait que c’était déjà fait. Ce qui me dérange, ce n’est pas que la tour se trouve à tel ou tel endroit; on sait tous qu’il faut qu’elle soit déplacée. Ce qui me fâche, c’est le manque de respect envers l’entité qu’est la Ville de Saint-Hyacinthe. Et que ça vienne d’une compagnie comme Rogers, ça me dépasse. C’est totalement inacceptable », a poursuivi M. Leclerc.
Il a précisé que le seul emplacement que la Ville a autorisé dans ce dossier se trouve plus à l’est, « en fond de cour », en bordure de l’autoroute 20 et près des concessionnaires automobiles de l’avenue Cusson. L’histoire dira si Rogers ne sera pas forcée, finalement, d’y déménager sa tour temporaire.
LE COURRIER a tenté hier de joindre un représentant de Rogers Communications, mais ce fut sans succès.