• « Quand je me regarde je me désole, quand je me compare je me console », se plaisait à dire le premier ministre Daniel Johnson dans les années 1960. Cette pensée est tout à fait indiquée dans le cas de la biométhanisation, alors que la Ville de Saint-Hyacinthe se demande si elle arrivera à échapper à une pénalité de 825 413 $ que pourrait lui refiler Énergir à la demande de la Régie de l’énergie. La biométhanisation est aussi une source d’embarras ailleurs au Québec, s’il faut en croire une rapide revue de presse.
• À Québec, les journaux ont fait leurs choux gras des odeurs de navet pourri qui empestent ponctuellement la Basse-Ville et qui sont attribuables au nouveau centre de biométhanisation, placé sous surveillance par le ministère de l’Environnement et la santé publique. Chez nous, les odeurs d’œufs pourris sont plutôt associées aux activités de l’usine d’épuration, qui partage pourtant ses infrastructures avec l’usine de biométhanisation. Curieux, non?
• Dans La Presse ces derniers jours, on a aussi pu lire un intéressant reportage sur les déboires de l’usine de biométhanisation de Varennes où les coûts d’un agrandissement ont explosé de près de 30 M$, soit 40 %, au grand désespoir des MRC de la Montérégie qui en sont en partie propriétaires. Non rentable, l’usine roule actuellement sur une marge de crédit de 52 M$ et elle prie pour des subventions. Les responsables affirment « qu’il n’y a aucun projet de biométhanisation au Québec qui va être viable s’il n’est pas hautement subventionné ».
• En plus des dépassements de coûts, elle fait face à des difficultés techniques, qui trouvent certainement écho à Saint- Hyacinthe. L’article mentionne que le type de matières organiques provenant des municipalités n’est pas adéquat. « Il y a beaucoup de rejets comme du gazon et l’usine n’est pas faite pour traiter cela, pas les quantités que les citoyens mettent. Les arrêts, nettoyages et redémarrages fréquents ont un impact sur le coût d’entretien. » Il y a belle lurette que la Ville de Saint-Hyacinthe a réalisé cela, ce qui explique pourquoi elle ne traite plus le contenu des bacs bruns à l’usine.
