Un Rymz plus sage peut-être? « Oui, c’est vrai », lance-t-il en riant au bout du fil lorsqu’on lui fait part de cette observation.

« On vieillit, reprend plus sérieusement celui qui est aussi intervenant psychosocial dans une maison d’hébergement pour jeunes en difficulté. Maintenant, je travaille avec les ados, donc j’ai un peu plus un rôle de modèle qui vient avec ça. Puis, je m’en vais en enseignement aussi. Avec tout ce qui se passe à Montréal, je prône vraiment plus la paix, le partage et l’écoute plutôt que l’espèce d’agressivité que j’avais autrefois. Ça me dérange vraiment ce qui se passe comme violence présentement et les thèmes que d’autres rappeurs peuvent employer [dans leurs chansons]. Je veux être quelqu’un d’autre que ça. Je veux me différencier de ça. »

Réputé pour manier les mots avec justesse, doigté et sensibilité, Rymz reconnaît avoir le désir d’une « touche plus poétique » dans sa musique.

« Je me pose beaucoup de questions dans mes chansons. Souvent, mes phrases finissent par un point d’interrogation. C’est comme pour dire : tu n’es pas seul si toi aussi tu te sens comme ça. »

La chanson « Les oiseaux seuls » en est un bel exemple. Inspiré par l’histoire d’une enfant de la maison d’hébergement où il travaille, Rymz raconte la réalité de ces jeunes qui sont retirés de leur famille.

« L’histoire, c’est celle d’une petite fille placée [en foyer] et d’une maman qui rêvent de se retrouver après avoir été séparées par le système, explique le rappeur. Ce sont des situations que j’ai vues des milliers de fois pour plein de raisons. Même si elles ne vivent pas ensemble, quelque part, elles regardent les mêmes étoiles en même temps. »

Rymz avait déjà mis la table à ce nouvel album en partageant cinq extraits dans la dernière année, dont « Hédoniste », « J’ai pas l’time », « Le passé nous le dira », puis plus récemment « Allumette », une collaboration avec Souldia, Die-On et Random. On avait aussi pu entendre « Hometown », une chanson dont le vidéoclip a été tourné durant l’Expo agricole de Saint-Hyacinthe l’été dernier et dans laquelle on peut justement entendre la foule maskoutaine chantonner le refrain.

Sur Un jour de plus au paradis, Rymz aborde des thèmes comme le passage vers la vie adulte, la vie d’artiste, les relations amoureuses et les ruptures qui suivent, la recherche de plaisir, mais aussi la souffrance et les épreuves de la vie.

Ses mots se couchent sur des mélodies variées, fruit de sa collaboration avec son bon ami KNY, qui a composé presque entièrement l’album. Bien que fidèle à l’univers musical auquel il nous a habitués, Rymz présente des textures et des sonorités encore inexplorées, comme la touche reggaeton qui marque « On fait ça ». Son fidèle acolyte maskoutain Farfadet, que l’on peut entendre avec Imposs sur « Top », a aussi signé la composition de trois chansons.

« J’ai fait cet album sans forcer et sans deadline. J’ai vraiment apprécié ça », mentionne Rymz, qui a travaillé pendant deux ans sur ces nouvelles chansons. J’ai même déjà commencé l’autre album qui va venir après. Il me reste plein d’autres tounes à mettre sur le prochain. »

Après Un jour de plus au paradis, le Maskoutain prévoit-il une visite du côté de l’enfer? « J’ai gardé les chansons plus lugubres et sombres pour un autre album, avoue-t-il. Ça va être un peu plus poignant au niveau des sonorités et des thèmes. »

Si aucun spectacle n’a encore été annoncé dans la région en lien avec son nouvel album, Rymz a confirmé qu’il montera sur scène le temps de quelques chansons dans le cadre du spectacle que Souldia offrira au Cabaret André H.-Gagnon du Centre des arts Juliette- Lassonde le 17 décembre. Farfadet et Die-On seront aussi de la partie.