28 novembre 2024 - 03:00
Rymz veut Vivre à mourir
Par: Maxime Prévost Durand
Rymz lance aujourd’hui son cinquième album solo, Vivre à mourir. Photo Marc Desrosiers

Rymz lance aujourd’hui son cinquième album solo, Vivre à mourir. Photo Marc Desrosiers

Sur la manche d’un hoodie créé à l’époque de son premier album solo, intitulé Indélébile, Rymz avait inscrit la phrase suivante : vivre à mourir. Dix ans plus tard, ces mêmes mots forment le titre du cinquième opus du rappeur de Saint-Hyacinthe, qui paraît aujourd’hui.

« Je ne m’en suis même pas rendu compte au début. J’ai juste appelé mon album comme ça. Mais quand j’ai retrouvé mon vieux hoodie Indélébile, je trouvais ça incroyable [comme hasard]. Il y a un gros cercle qui se ferme avec cet album-là », lance Rymz en entrevue avec LE COURRIER.

Ça se ressent d’ailleurs dans l’esprit de Vivre à mourir. Autant dans les sonorités (« Foutre le camp », « Vivre à mourir », « Millénium ») que dans les collaborateurs qui ont contribué aux chansons (Farfadet, D4vid Lee, Souldia), le Maskoutain fait un clin d’œil au passé tout en gardant les yeux rivés droit devant.

« Je me suis vraiment fait plaisir. Je suis allé à gauche et à droite avec les derniers albums, mais là, j’avais le goût de revenir avec des chansons avec des pianos, puis des trucs qui font vraiment plus rap [comme à mes débuts] », mentionne-t-il.

Un duo improbable avec Ingrid St-Pierre, sur « Fleur sauvage5», se faufile tout de même dans la liste des 19 chansons qui se retrouvent sur la version physique du disque. Les deux artistes s’étaient rencontrés lors d’un camp d’écriture de la SOCAN et une amitié était née naturellement. Leur collaboration offre une pièce empreinte de sensibilité, où la prose de Rymz et la douceur du piano et de la voix d’Ingrid St-Pierre se mêlent à merveille.

« J’avais ce texte-là que j’avais écrit et je ne me voyais pas faire le refrain, raconte le rappeur. J’avais l’image d’une fleur et de la ville qui étaient très contrastées, donc je cherchais le côté doux de la fleur et il n’y avait personne de mieux qu’Ingrid St-Pierre pour le représenter. Elle a rejoué le piano, on a enlevé les percussions et ça a donné une toune à son image, plus apaisante. Je trouvais que ça faisait du bien. »

Rymz fait aussi une place à la nouvelle garde du rap québécois en partageant le micro avec Greenwoodz sur « La vie c’est la vie » et avec Statzz sur « West Coast ».

« C’est l’avenir. La roue tourne, s’exclame le Maskoutain. Quand j’avais leur âge, j’aurais tellement aimé qu’un vieux de la vieille me fasse une petite place sur ses affaires. J’essaie d’être un grand frère dans ce milieu-là. J’ai adoré collaborer avec eux, ce sont des amis dans la vie de tous les jours maintenant. »

Sur une autre note, le rappeur a uni sa destinée à sa copine des dernières années, la chanteuse Naomi, à l’été 2023. Le couple chante son amour sur « Ma pref », un morceau qui a vu le jour après leur mariage.

« Ça faisait longtemps qu’on voulait faire une bonne toune ensemble, mais c’était dur de partir de zéro. Il y avait tellement de possibilités où on pouvait aller et on ne s’entendait pas tout le temps. Mais cette toune-là, mon ami Tom Lapointe me l’a fait jouer et je suis tombé en amour avec. J’ai écrit les paroles direct et en revenant à la maison, j’ai dit à Nao : je pense qu’on a notre toune. C’était une illumination et ça lui plaisait vraiment aussi. »

En mode célébration

Ça s’entend, Rymz file le parfait bonheur, sans doute plus que jamais. Et les raisons de célébrer sont nombreuses, autant sur le plan personnel que musical, ce qui teinte inévitablement le nouvel album.

« Je célèbre la vie en général, je dirais. C’est pour ça que j’ai décidé d’appeler mon album Vivre à mourir. Je trouvais qu’on ne célébrait pas assez la vie. C’est pour ça aussi qu’on a décidé de se marier, ma femme et moi, c’était un moment positif à célébrer. Je suis en mode célébration d’être encore en vie, je dois avouer. »

À ce point? lui demande-t-on.

« J’ai déjà dit en entrevue que je ne rapperais pas dans la trentaine, reprend-il, et finalement, je suis encore ultra inspiré et productif. On ne peut pas lâcher prise avec la passion! »

Faire une différence

Pour marquer la sortie de Vivre à mourir, Rymz tiendra un spectacle de lancement au Club Soda de Montréal le samedi 7 décembre. Le rappeur, qui est également intervenant psychosocial au quotidien, profitera de l’occasion pour tenir une collecte de fonds pour Les maisons de la paix, un organisme ayant pour mission d’aider les foyers de groupes pour les jeunes, les mères monoparentales et les femmes en difficulté. De nombreux artistes, dont Sarahmée, Imposs et Fredz, se joindront à lui de 12 h à 17 h, avant le spectacle, pour soutenir la cause.

« Il y a deux ans, j’avais fait une collecte de fonds pour le foyer où je travaille pour payer des activités aux jeunes et on avait amassé 7500 $. Là, on vient d’arriver au bout des fonds, donc je me disais que ce serait le temps de refaire une belle campagne », explique-t-il en lien avec cette initiative.

Même s’il chante « Mauvaise nouvelle, j’aurai pas d’prix Nobel, j’ai que ces rimes de merde » sur « Foutre le camp », Rymz n’hésite jamais à faire une différence autour de lui, que ce soit à travers l’art ou son métier.

« Des fois, on est découragé et c’est facile d’être pessimiste en se disant que le monde va finir par exploser no matter ce qu’on fait, qu’on n’a pas beaucoup d’influence et qu’on est juste une petite goutte d’eau dans l’océan, mais ça me fait du bien qu’à petite échelle, on puisse changer des vies humaines. Si ça peut aider dix jeunes dans leur cheminement, je suis tellement content. Ce sont des impacts concrets sur des vies humaines, c’est ça qui est cool. »

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