Le maire Tremblay, qui a visité les installations de Saint-Hyacinthe il y a quelques jours, est retourné chez lui avec la conviction que le compostage conviendrait sans doute mieux à sa ville. Il doit d’ailleurs se rendre en Europe très bientôt pour y visiter des centres de compostage dont Saguenay pourrait s’inspirer pour atteindre ses objectifs environnementaux. « Je veux approfondir la question, et je veux voir ceux qui ont réussi dans le compostage », a-t-il expliqué, lorsque joint par LE COURRIER.
M. Tremblay a, néanmoins, fortement insisté sur un point : il ne met nullement en doute la valeur du projet maskoutain en biométhanisation; il a même produit une capsule vidéo pour vanter lui-même les mérites des installations de Saint-Hyacinthe sur le site web municipal.
« Pour nous, les maires, Saint-Hyacinthe est le modèle québécois en environnement. Saint-Hyacinthe, c’est le royaume de l’agroalimentaire et avec la biométhanisation, ils vont atteindre la rentabilité un jour. Mais nous, nous sommes au pays de l’aluminium, et on ne fait pas beaucoup de gaz naturel avec ça », a-t-il poursuivi.
M. Tremblay dit avoir beaucoup apprécié les explications de Pierre Mathieu, gestionnaire du projet à la Ville de Saint-Hyacinthe, qu’il admire pour son professionnalisme et sa passion. « Nous aimerions avoir un Pierre Mathieu à Saguenay, mais nous n’en avons pas », a-t-il soupiré.
À la séance du conseil municipal du 7 mars, peu après sa visite à Saint-Hyacinthe, le maire Tremblay s’était fait un peu moins affirmatif sur la pertinence de l’expérience maskoutaine. Répondant aux questions d’un citoyen, il avait émis des réserves face à la biométhanisation, principalement en raison de son coût. Ses propos ont été rapportés par la journaliste Dominique Savard, du Courrier de Saguenay. « J’ai visité l’usine de Saint-Hyacinthe et c’est un modèle en environnement. C’est une ville trois fois plus petite que Saguenay et ils sont rendus à 80 M$. Plusieurs disent que la biométhanisation n’est pas la solution. J’ai lu un article dans Le Monde et les 2000 usines sont en danger en France si le gouvernement ne les aide pas. Ça coûte très cher et je ne voudrais pas faire une erreur », avait-il déclaré, avant d’ajouter que le compostage coûtait beaucoup moins cher.