Pour la Ville, il s’agit d’une décision avant tout économique. Les élus souhaitent prêcher par l’exemple, soutient le maire André Beauregard. Cela permettra d’engendrer des économies d’environ 250 000 $ sur quatre ans, soit la durée d’un mandat.

« C’est pour donner l’exemple. On se doit de se serrer la ceinture. Même si la population augmente, on est encore dans les ratios qui sont permis par la Loi. On veut envoyer un message comme quoi on fait attention aux finances. On coupe même dans le conseil municipal. Je suis convaincu que les gens qui seront en place au prochain mandat feront un très bon travail », soutient M. Beauregard.

Mais pour le conseiller qui a vu son district disparaître, c’est tout simplement une économie de bout de chandelle. « À condition que les élus n’aillent pas dans la direction d’augmenter leur salaire parce que leur charge de travail augmente. On serait tous perdants. Je serai le premier à m’opposer si on va dans cette direction-là. […] On devrait plutôt s’occuper des vraies affaires. Les vraies affaires, c’est contrôler les dépenses, limiter la hausse du compte de taxes et payer la dette », affirme le conseiller du district Sacré-Cœur, David Bousquet.

Ce dernier a voté contre le projet de règlement présenté en séance du conseil le 19 février. Le conseiller du district Cascades, Jeannot Caron, s’est aussi opposé au remaniement en mentionnant partager les arguments de M. Bousquet. Ce sont donc sept conseillers en faveur de l’abolition d’un district, contre deux. Mélanie Bédard et Claire Gagné étaient absentes.

« Je me questionne sur les réels bénéfices du projet présenté ce soir, poursuit M. Bousquet. C’est vrai que l’idée d’abolir le district Sacré-Cœur circule depuis longtemps. C’est géographiquement et mathématiquement logique de dissoudre le district qui se retrouve au cœur de la ville. L’important, c’est que mes citoyens soient bien représentés. Le statu quo aurait permis d’atteindre le même résultat. Personnellement, je n’y vois pas de bénéfice. »

Révision nécessaire

En prévision des élections municipales, la Ville doit réviser la carte des districts afin de mettre à jour les données démographiques.

Selon la Loi sur les élections et les référendums dans les municipalités, le nombre de districts pour la Ville de Saint-Hyacinthe doit être d’au moins 10 et d’au plus 16. Lorsque la question s’est posée auprès des conseillers, il a été proposé de diminuer le nombre de districts au minimum. Un comité a été formé afin de formuler des recommandations aux élus, ce qui a mené à ce règlement.

Le quartier Sacré-Cœur sera intégré aux quartiers Bois-Joli et Saint- Sacrement. Saint-Sacrement deviendra Saint-Sacrement–Sacré-Coeur et se déplacera davantage au centre de la ville et délaissera une partie au profit de Saint-Thomas-d’Aquin. Le quartier Douville se divisera en deux, soit Douville Sud et Douville Nord – Notre-Dame auquel se fusionnera Hertel–Notre-Dame. La différence du nombre d’électeurs entre les districts ne doit pas dépasser 15 %. Chaque district connaîtra une hausse variant entre 400 et 500 électeurs.

Est-ce qu’un conseil pair permettra au maire de trancher davantage les décisions? Ce n’est pas l’objectif, se défend M. Beauregard. « Ça n’a pas rapport. À cause des absences, j’ai déjà tranché en cas d’égalité, deux fois en séance plénière, mais jamais en séance publique, depuis deux ans. C’est rare que ce soit serré comme ça. Plusieurs villes ont un conseil municipal avec un chiffre pair », soutient-il.

David Bousquet a affirmé qu’il devra réfléchir à son avenir politique au niveau municipal. « Ne soyez pas inquiet, je serais surpris de me retrouver au chômage », conclut-il.