21 novembre 2019 - 16:09
Poursuite contre la Ville et le centre-ville riverain
Saint-Hyacinthe debout fait appel au sociofinancement
Par: Rémi Léonard
Daniel Malenfant et Richard Mongrain sont prêts à poursuivre les démarches judiciaires contre la Ville de Saint-Hyacinthe, à condition d’avoir les ressources financières suffisantes. Photo Robert Gosselin | Le Courrier ©

Daniel Malenfant et Richard Mongrain sont prêts à poursuivre les démarches judiciaires contre la Ville de Saint-Hyacinthe, à condition d’avoir les ressources financières suffisantes. Photo Robert Gosselin | Le Courrier ©

Le résident du centre-ville Richard Mongrain, qui a initié une poursuite judiciaire contre la Ville de Saint-Hyacinthe et ses récents règlements d’urbanisme, fait maintenant appel à la population pour l’aider dans sa cause.

Devant les moyens financiers dont dispose une Ville de la taille de Saint-Hyacinthe, celui qui se présente comme le porte-parole de l’initiative Saint-Hyacinthe debout ne cache pas qu’il lui faudra un bon coup de pouce pour soutenir son bras de fer juridique. Son objectif initial est de récolter 40 000 $ pour y arriver et il a déjà atteint 10 000 $.

Rappelons que M. Mongrain s’oppose à la vision de densification prônée par la Municipalité pour le secteur du centre-ville qui longe la rivière. Les dispositions auxquelles il s’attaque sont celles adoptées par le conseil en décembre 2018 malgré la forte opposition qui s’était présentée devant les élus ce soir-là. « Les citoyens ne sont pas écoutés par la Ville », en conclut-il.

Richard Mongrain n’a toujours pas digéré comment la Ville avait préparé le terrain pour ces changements à son plan d’urbanisme, principalement avec la soirée d’information sur la promenade Gérard-Côté, tenue en novembre 2018. « La Ville a dissimulé la vérité. Ce qu’ils veulent vraiment, c’est d’aller chercher des taxes en amenant des gens plus riches au centre-ville. Mais la qualité de vie là-dedans? On n’entend jamais parler de la qualité de vie des gens qui habitent le centre-ville », dénonce-t-il. « Aidez-nous à nous battre contre ces projets-là », a-t-il lancé à ceux qui, comme lui, ne veulent pas des tours de six à huit étages dans le secteur.

Une opposition… citoyenne

Appuyer Saint-Hyacinthe debout, c’est aussi une manière « d’envoyer un message » au conseil qui arrive à mi-mandat, a plaidé le citoyen. « Il y a des gens qui étaient contre les tours au centre-ville qui sont maintenant rendus pour. C’est ça, le problème à l’hôtel de ville. Il n’y a pas d’opposition », a-t-il continué.

Un de ses alliés dans cette initiative, Daniel Malenfant, un citoyen tout aussi opposé à la densification de la zone riveraine, a rappelé que plus de 6000 personnes ont voté contre l’administration Corbeil, et par extension en bonne partie contre le projet Sélection, à la dernière élection municipale. C’est notamment à ces gens qu’il s’adresse pour supporter la poursuite actuellement devant les tribunaux. [Plus de 9000 électeurs ont quand même voté pour le maire sortant, NDLR.]

Richard Mongrain lance également un appel au milieu de la construction, d’où il provient lui-même, pour l’appuyer dans ses démarches parce que les grands promoteurs de l’extérieur ne font pas affaire avec les entrepreneurs locaux, d’après lui. Il a cité en exemple l’immeuble bâti en face du Marché public, un projet qu’il n’hésite pas à qualifier de « flop ».

Pour lui, un maximum de quatre étages serait beaucoup plus approprié pour un milieu comme Saint-Hyacinthe, citant cette fois en exemple le projet du Groupe Fluet, une entreprise maskoutaine, à l’angle de Bourdages et de Dessaulles. Comme quoi les opposants ne sont pas systématiquement contre le changement, plaide M. Mongrain. D’ailleurs, tout ce qu’il réclame, c’est un référendum sur les règlements adoptés en marge du processus d’approbation référendaire, a-t-il rappelé.

M. Malenfant a par ailleurs souligné un problème d’envergure avec cette nouvelle réglementation d’urbanisme : le minium fixé pour le nombre d’étages. Dans la zone de six à huit étages, par exemple, où le milieu bâti ne fait en général que deux étages (voir le portrait de la zone concernée dans l’autre texte), aucun propriétaire occupant ne peut se permettre de bâtir une tour de plusieurs millions de dollars, a-t-il fait valoir. « Au fond, on projette de démolir un quartier », a carrément lancé Richard Mongrain, qui affirme se battre contre cette visée.

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