« Comme je l’ai déjà dit, je souhaite que la MRC en fasse davantage pour le logement. C’est toujours Saint-Hyacinthe qui est mise en cause. On souhaite qu’il y ait une concertation pour mieux faire les choses », affirme le maire de Saint- Hyacinthe, André Beauregard.
En séance du conseil du 7 août, les élus se sont engagés à impliquer la Ville de Saint-Hyacinthe à titre de partie prenante. Ils ont reconnu les conclusions du rapport intitulé « État de situation du logement social, communautaire et abordable dans la MRC », rédigé par le professeur Paul Morin de l’Université de Sherbrooke, comme quoi une crise du logement s’est installée durablement dans la région.
La MRC avait commandé un état de situation sur le logement et a reçu l’étude ce printemps. Selon son auteur, « les réponses à la crise du logement sont fragmentées; la compétition, la débrouillardise et l’improvisation dominent sans que se pointent à l’horizon des solutions durables et concertées malgré les ressources actuellement disponibles et les efforts louables d’Habitations Maska en collaboration avec la ville-centre ».
Le rapport recommande donc qu’il y ait un moratoire sur toutes décisions ayant un impact sur le parc immobilier de logements abordables du territoire. L’objectif est de maintenir les logements abordables existants, le temps d’élaborer une politique régionale en habitation et un plan d’action. Pour le moment, la Ville n’envisage pas cette possibilité. Elle poursuivra l’application de son plan particulier d’urbanisme (PPU) adopté en 2021.
« On veut plutôt arriver à un compromis en demandant aux promoteurs d’inclure des logements abordables dans leur projet. Cela va se faire par négociation et non par règlement. Sinon, des promoteurs vont acheter des bâtiments sans les entretenir. On croit que c’est la meilleure façon pour ne pas freiner le développement », ajoute M. Beauregard.
À la MRC des Maskoutains, on nous confirme que la formation d’un comité sur le logement devrait être discutée sous peu avec les conseillers régionaux. La création du comité et la nomination des membres se feront à la séance du conseil de septembre.
Choisir ses appuis
À la séance du conseil précédente, la cheffe de Saint-Hyacinthe unie, Marijo Demers, avait interpellé le maire de Saint-Hyacinthe à signer une pétition qui réclamait la mise sur pied d’un registre public des loyers. À ce moment-là, 14 maires de moyennes et grandes villes, comme Montréal, Québec, Rimouski et Saguenay, avaient signé la pétition. André Beauregard a pris position en ouverture de la séance du 7 août en refusant de participer au mouvement. Il estime qu’il n’y a pas assez de données pour appuyer cette démarche.
Il mise plutôt sur le projet Plancher, une initiative pour propulser le logement communautaire abordable au Québec lancée par le Centre de transformation du logement communautaire. La Ville a signifié son intention d’y participer par le biais d’une résolution adoptée à la séance du 7 août. Pour le moment, sept villes ont appuyé l’initiative.
Cette démarche se présente comme une alternative aux financements traditionnels. L’organisme pancanadien propose de mettre sur pied un fonds d’investissement dans lequel les organismes communautaires intéressés peuvent y mettre en caution leur actif afin de financer d’autres projets de logements communautaires dont le maître d’œuvre serait le Centre de transformation du logement communautaire.