9 mars 2017 - 00:00
Fin d’emploi du pompier Sylvain Laplante
Saint-Hyacinthe exigeait qu’il quitte son poste de directeur à Saint-Valérien
Par: Maxime Prévost Durand
Saint-Hyacinthe exigeait qu’il quitte son poste de directeur à Saint-Valérien

Saint-Hyacinthe exigeait qu’il quitte son poste de directeur à Saint-Valérien

Saint-Hyacinthe exigeait qu’il quitte son poste de directeur à Saint-Valérien

Saint-Hyacinthe exigeait qu’il quitte son poste de directeur à Saint-Valérien

La Ville de Saint-Hyacinthe s’est appuyée sur sa politique concernant le double emploi pour congédier le pompier nouvellement engagé, Sylvain Laplante, qui est également directeur du SSI de Saint-Valérien depuis près de 20 ans.  Photo Robert Gosselin | Le Courrier ©

La Ville de Saint-Hyacinthe s’est appuyée sur sa politique concernant le double emploi pour congédier le pompier nouvellement engagé, Sylvain Laplante, qui est également directeur du SSI de Saint-Valérien depuis près de 20 ans. Photo Robert Gosselin | Le Courrier ©

Début février, la Ville de Saint-Hyacinthe a mis fin à l’emploi du pompier Sylvain Laplante, ancien directeur du Service de sécurité incendie (SSI) de Saint-Simon alors qu’il venait à peine d’intégrer le service maskoutain dans la foulée de la fusion entre les deux services. Le problème? Son titre de directeur du SSI de Saint-Valérien.


La direction générale lui a demandé de faire le choix suivant : quitter le poste de directeur du SSI de Saint-Valérien et demeurer pompier à Saint-Hyacinthe ou vice et versa. Mais Sylvain Laplante a signifié qu’il n’avait pas l’intention de quitter ni l’un ni l’autre des postes. Cette réponse n’étant pas celle souhaitée par la Ville, une résolution a été adoptée par le conseil municipal le 6 février pour confirmer son licenciement.

« La Ville a mis fin à la probation de M. Laplante en appliquant l’article 7 de sa politique d’embauche », a indiqué par courriel la directrice des communications à la Ville de Saint-Hyacinthe, Brigitte Massé. Sommairement, cet article stipule qu’un employé de la Ville ne peut occuper un autre emploi rémunéré qui soit incompatible, en conflit d’intérêt ou le plaçant dans une apparence de conflit d’intérêt avec ses fonctions à Saint-Hyacinthe.

Mme Massé a indiqué que le poste de directeur d’un autre service d’incendie l’aurait placé en position d’autorité advenant une entraide de Saint-Hyacinthe lors d’une intervention. Elle soutient aussi qu’au moment de négociations avec tous les services d’incendie de la MRC des Maskoutains dans le cadre du schéma de couverture de risques, notamment, le double emploi aurait pu mener à une apparence de conflit d’intérêts.

Pourquoi alors avoir procédé à son embauche en sachant qu’il était également directeur à Saint-Valérien? « Au moment du dépôt de la candidature de ce pompier et tout au long du processus de sélection, les parties convenaient de la nécessité d’une entente visant l’arrêt des activités qui entraînaient un double emploi […]. Faute d’entente, la Ville a mis fin à la probation de cet employé », a poursuivi Mme Massé.

Le principal intéressé soutient qu’il n’a jamais été question pour lui de démissionner de son poste de directeur du SSI de Saint-Valérien, qu’il occupe depuis près de 20 ans. « À la suite d’une discussion que j’avais eue avec M. [Daniel] Dubois (chef du SSI de Saint-Hyacinthe jusqu’en décembre), je crois qu’ils étaient dans l’impression que j’allais lâcher le poste à Saint-Valérien, a indiqué au COURRIER Sylvain Laplante. Mais ce n’était pas le cas. J’ai rappelé M. Dubois et le tir a été rectifié. »

La direction générale a toutefois exigé une rencontre avec M. Laplante pour faire le point sur sa situation avant les Fêtes. C’est à ce moment qu’un ultimatum lui a été donné, après avoir été confronté à la politique d’embauche.

« Ce qu’ils m’ont dit, c’est que si j’avais été directeur incendie ailleurs, disons à McMasterville, ça n’aurait pas causé de problème, mais vu que je suis dans la MRC des Maskoutains, je ne peux pas être pompier à Saint-Hyacinthe. »

Peu de temps après, il recevait une lettre lui signifiant la fin de son emploi à la Ville et une résolution était adoptée au conseil municipal.

Déception

En entrevue, Sylvain Laplante a avoué être déçu de la tournure des événements. « Si je voulais devenir pompier à Saint-Hyacinthe, c’était pour suivre mes gars de Saint-Simon et parce que c’est un bon service d’incendie. L’intégration s’était très bien déroulée avec les autres pompiers et les officiers. »

Au total, 12 des 20 pompiers de Saint-Simon, dont M. Laplante, avaient choisi de joindre le SSI de Saint-Hyacinthe. Leur intégration au sein du SSI de Saint-Hyacinthe s’est faite graduellement à la fin de l’automne. Celui qui a orchestré la fusion entre les services de Saint-Simon et Saint-Hyacinthe avait même eu le temps de participer à trois interventions dans son nouveau rôle avant d’être congédié.

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