Ces engagements se déclinent essentiellement en trois volets : l’acquisition d’œuvres d’art pour enrichir la collection municipale, l’intégration d’œuvres dans les bâtiments et les sites publics ainsi que l’appui à des projets d’art urbain. L’arrivée de cette politique permettra ainsi de « soutenir les créateurs locaux et d’embellir l’espace public », a affirmé le maire Claude Corbeil.
Dans les trois cas, la politique engage la municipalité à déployer des ressources pour soutenir les arts et la culture, mais laisse une grande flexibilité aux élus quant à l’ampleur du support à accorder. Le budget annuel dédié aux acquisitions, le pourcentage des coûts d’un projet qui doit être réservé à l’intégration d’une œuvre d’art public et les projets d’art urbain admissibles sont tous déterminés par le conseil municipal, sans que des balises financières ne soient précisées.
La politique prévoit plutôt la formation de comités de sélection consultatifs qui étudieront les dossiers soumis avant de proposer des recommandations au conseil. Ces comités doivent être composés de représentants du service des loisirs de la Ville, du service de l’urbanisme, du conseil municipal, du Conseil de la culture de Saint-Hyacinthe, du centre d’exposition Expression et/ou du comité consultatif local sur le patrimoine, en plus d’au moins un artiste professionnel en art visuel et d’au moins un expert invité, comme un historien de l’art par exemple.
Déjà un projet majeur à venir
Cette politique pourra s’appliquer très bientôt dans un cas concret : celui du nouveau centre de congrès. En tant que projet municipal dépassant les 2,5 M$, une œuvre d’art public doit en effet y être intégrée. Le processus pour ce faire débute à peine et seule la thématique de l’œuvre est établie, a toutefois indiqué Jacinthe Ducas, conseillère en développement culturel à la Ville. Le pourcentage qui sera accordé n’est pas non plus déterminé, alors que le coût total du centre de congrès dépasse les 30 M$.
Même si une esquisse représentant une installation de tuyaux d’orgue sous l’escalier principal du hall d’entrée de l’édifice a déjà été dévoilée, il ne s’agissait que d’une « piste » et la commande officielle aura lieu plus tard en 2018, a déjà expliqué au COURRIER la directrice des communications de la Ville, Brigitte Massé. On devra donc patienter encore un peu avant de découvrir quel genre d’œuvre d’art meublera le centre de congrès. Le maire Corbeil a vanté les mérites de l’intégration d’une œuvre dans l’espace public, une manière de « mettre de la couleur et parfois même de donner un sens à un lieu », a-t-il énoncé.
Des murales contre les graffitis
Pour ce qui est de l’art urbain, la Ville souhaite encourager des projets résultant d’une collaboration entre un artiste et un groupe scolaire ou communautaire, que ce soit sous la forme d’une murale ou d’interventions qui visent à embellir le mobilier urbain. Ces projets peuvent permettre de contrer les graffitis indésirables ou de transformer des lieux affectés par ceux-ci en « point d’intérêt artistique », précise la politique.
Un autre volet stipule également que la Ville doit assurer la protection et la conservation des œuvres qu’elle possède déjà, autant dans sa collection que dans l’espace public. On compte déjà treize œuvres situées dans des parcs et à l’intérieur ou à proximité d’édifices publics à Saint-Hyacinthe.
La collection municipale doit également être mise en valeur et accessible au public, énonce le document, qui souligne aussi que l’art favorise un sentiment d’appartenance chez les citoyens.