« L’orientation tient toujours. On maintient le zonage institutionnel. La vente ne se fera pas. L’offre d’achat va tomber », soutient M. Beauregard.
À l’automne 2023, la Ville avait fait l’annonce qu’aucune demande de changement de zonage touchant des bâtiments religieux ne serait analysée par le conseil municipal. Les églises devront garder le zonage institutionnel, excluant tout projet privé de construction résidentielle. L’objectif avoué est de garder ces terrains pour y construire, notamment, des parcs, des écoles ou encore des bâtiments à vocation communautaire.
Rappelons que le promoteur Anthony Marcil a fait une offre d’achat de 1,3 M$ pour acheter l’église de Saint-Thomas-d’Aquin et son terrain, selon ce qu’a révélé le curé de Saint-Hyacinthe, Guy Pelletier, la semaine dernière en réunion publique.
« Les citoyens souhaitent que ce soit un parc. La paroisse veut vendre au prix du marché résidentiel, mais on ne paiera pas 1,3 M$ pour ce terrain. Pourquoi certaines paroisses donnent-elles leur église aux municipalités, mais pas à nous? » se questionne M. Beauregard.
La Ville de Saint-Hyacinthe ne compte pas utiliser son droit de préemption sur les bâtiments religieux, mentionne le maire. Elle n’a pas non plus l’intention d’effectuer de démarches auprès des paroisses sur le territoire de la Ville pour négocier l’achat des bâtiments. Il est notamment connu que la Paroisse de Sainte-Rosalie, qui s’occupe aussi de l’église de l’Assomption-de-Notre-Dame, et la Paroisse du Précieux-Sang-de-Notre-Seigneur-Jésus-Christ réfléchissent toutes deux à l’avenir de leurs bâtiments.
« Pour le moment, on n’a pas besoin de ces terrains-là. Ils ne nous ont pas plus approchés », ajoute M. Beauregard.
Marcil veut faire partie de la solution
Dans une lettre ouverte transmise au Courrier de Saint-Hyacinthe et publiée en page 11 de la présente édition, le président du Groupe Marcil, Anthony Marcil, a tenu à préciser ses intentions concernant le terrain de l’église de Saint-Thomas-d’Aquin. Il a reconnu d’emblée que la situation des églises est complexe.
« Collectivement, nous devons trouver des moyens de revitaliser ces sites, d’assurer leur pérennité et de leur donner une vocation utile à la communauté. Cela passe-t-il par la conservation d’un lieu de culte, par l’intégration de services publics, d’espaces institutionnels ou encore par du développement résidentiel considérant la pénurie de logements? Il est encore trop tôt pour le dire. Une chose est certaine : une solution doit être trouvée. Le Groupe Marcil croit fermement que l’esprit d’innovation maskoutain peut contribuer à l’élaboration d’un modèle où la conservation de notre patrimoine religieux profite à tous », a-t-il affirmé.
Le promoteur maskoutain a poursuivi en ajoutant qu’il n’avait pas signé d’entente contractuelle sur ce terrain dans une perspective de rendement économique. « Il reste encore bien des étapes à franchir, et c’est pourquoi nous nous engageons à mener ce projet en concertation avec tous les acteurs du milieu ainsi qu’avec les citoyens intéressés par l’avenir de ce site », a-t-il conclu.