« Le recours croissant à des classes modulaires révèle des lacunes importantes et l’urgence de trouver des solutions durables. Pour ne pas pénaliser les élèves, nous nous voyons contraints de tolérer ces structures temporaires qui sont de plus en plus utilisées par le CSSSH pour pallier le manque d’espaces. Cela reflète un mode de gestion réactif et à court terme de la part du ministère de l’Éducation, qui devrait être remplacé par une planification concertée et à long terme avec tous les acteurs concernés », a affirmé le maire de Saint-Hyacinthe, André Beauregard, lors de la séance du conseil du 2 juillet.
La députée de Saint-Hyacinthe, Chantal Soucy, tient à rappeler qu’elle est une fille d’équipe, toujours prête à travailler en collaboration pour les projets régionaux. Elle réfute toutefois les reproches de la Ville. « Chaque année, le Ministère fait une analyse statistique des enfants. Il fait aussi une moyenne du nombre d’immigrants. Le CSSSH évalue les espaces en fonction de ces statistiques. Et chaque année, la planification des espaces est présentée à la Ville. Le plan de développement des projets immobiliers de la Ville, c’est la Ville qui l’a. Il ne devrait y avoir aucune surprise à la Ville. C’est difficile pour moi de comprendre cette position-là », mentionne Mme Soucy.
Le directeur général du CSSSH, Jean-Pierre Bédard, abonde dans le même sens. L’organisation présente à la Ville ses prévisions démographiques et sa planification des besoins en espaces pour les cinq prochaines années, chaque année. Les dernières prévisions ont été présentées en mai.
« Les besoins en matière d’espaces pour accueillir les élèves sont importants. Seulement l’an dernier, nous avons accueilli plus de 300 nouveaux élèves, et cette augmentation se poursuit. La croissance de la population dans la région amène assurément des besoins en services et en infrastructures, dont des écoles. Les plans d’urbanisme des municipalités doivent prévoir des zones pour les implanter. C’est pourquoi il est impératif pour le CSSSH de continuer à travailler en synergie avec les municipalités et le ministère de l’Éducation pour faire avancer les dossiers le plus rapidement possible », mentionne M. Bédard.
De nouvelles classes temporaires
L’ajout de quatre classes modulaires, sur deux étages, à l’école secondaire Fadette a poussé le conseil municipal à faire cette sortie. Au cours des dernières années, des travaux ont été réalisés pour ajouter quatre classes et un gymnase à cette école, permettant d’ajouter 100 places. Malgré tout, les besoins d’espace au niveau secondaire ne se sont pas résorbés. Le CSSSH a demandé à trois reprises au ministère de l’Éducation le financement pour construire une école secondaire d’environ 1000 places, mais en vain. Selon les prévisions, il manquera 693 places dans les écoles secondaires de la MRC des Maskoutains en 2032.
Sur le territoire, on trouve des classes modulaires à l’école Saint-Sacrement (2), à l’immeuble Bois-Joli de l’école Bois-Joli (4), à l’école Saint-Thomas-d’Aquin (2) et à la polyvalente Hyacinthe-Delorme (11). Le règlement d’urbanisme de la Ville de Saint-Hyacinthe interdit l’installation de structures temporaires de classes modulaires. La Ville tolère donc ces installations depuis quelques années.
Rappelons que le CSSSH a aussi obtenu le financement pour construire une nouvelle école primaire, mais doit attendre que la Ville de Saint-Hyacinthe trouve un terrain. Pour le moment, la Ville souhaite acquérir l’église Saint-Joseph pour la détruire et céder le terrain au CSSSH. Saint-Hyacinthe a tenu à rappeler son malaise vis-à-vis de l’obligation de céder gratuitement des terrains au centre de services scolaire pour construire de nouvelles écoles, en vigueur depuis 2020.
« Le gouvernement finance l’entièreté de la construction des nouvelles écoles, répond Mme Soucy. Le prix du terrain est une fraction des coûts totaux de construction. Lorsque la Ville planifie un nouveau développement, elle doit savoir que ça prend une école et une garderie dans le nouveau quartier. C’est une planification qui ne relève pas du CSSSH. C’est logique que la Ville soit responsable de donner les terrains pour les écoles parce qu’elle peut arrimer les terrains avec sa vision de développement », ajoute la députée, qui spécifie que le gouvernement caquiste a doublé l’enveloppe dédiée aux constructions des écoles depuis son entrée au pouvoir.
Depuis que Chantal Soucy a été élue, la circonscription a entre autres obtenu le financement pour construire deux écoles primaires, dont une complétée au Domaine sur le Vert, précise-t-elle. Cela faisait près de 50 ans qu’aucune nouvelle école n’avait ouvert ses portes à Saint-Hyacinthe.