13 juillet 2023 - 07:00
Malgré un rapport critique
Saint-Hyacinthe maintient sa stratégie en logement
Par: Sarah-Eve Charland
Le maire de Saint-Hyacinthe, André Beauregard. Photothèque | Le Courrier ©

Le maire de Saint-Hyacinthe, André Beauregard. Photothèque | Le Courrier ©

Le maire de Saint-Hyacinthe n’a pas été surpris des constats dévoilés par l’État de situation du logement social, communautaire et abordable dans la MRC des Maskoutains. Même si le rapport dénonce des actions réalisées en silo dans la région en matière de logement, M. Beauregard estime que la vision de la Ville porte ses fruits, mais qu’elle nécessite davantage d’investissements du gouvernement du Québec.

André Beauregard maintient son discours : pour améliorer l’accès au logement, le gouvernement doit donner davantage de subventions aux municipalités afin de construire des immeubles à logements abordables.

« Ce qui est révélé dans le rapport, ce n’est pas quelque chose qui me surprend. Le nerf de la guerre, c’est le financement. Le programme d’habitation abordable du Québec (PHAQ) a un budget de 300 M$, mais on nous dit qu’il y a des demandes des municipalités pour 1,2 milliard de dollars. C’est quatre fois le budget. Peu importe les pouvoirs qu’on nous donne, ça prend de l’argent », affirme-t-il.

La MRC a commandé un état de situation sur le logement. Selon l’auteur de ce document, « les réponses à la crise du logement sont fragmentées; la compétition, la débrouillardise et l’improvisation dominent sans que se pointent à l’horizon des solutions durables et concertées malgré les ressources actuellement disponibles et les efforts louables d’Habitations Maska en collaboration avec la ville-centre ». Une crise du logement s’est installée durablement sur le territoire, conclut-on.

Le rapport recommande donc qu’il y ait un moratoire sur toutes décisions ayant un impact sur le parc immobilier de logements abordables du territoire. L’objectif est de maintenir les logements abordables existants, le temps d’élaborer une politique régionale en habitation et un plan d’action.

« On n’en a pas discuté avec le conseil municipal, répond le maire. On a adopté un programme particulier d’urbanisme (PPU) où on a identifié les endroits appelés à être requalifiés. Il y a des endroits où on souhaite garder les logements existants, d’autres non. On va devoir faire des choix déchirants. Des fois, on n’aura pas le choix d’en sacrifier. »

Le conseiller municipal du quartier Cascades, Jeannot Caron, ajoute que les élus ont donné le mandat à la direction générale d’évaluer les différentes pistes de solution visant à préserver des logements. « On va attendre ce qui en ressortira, mais on devrait être capable d’appliquer ces pistes de solutions. »

Travailler en collaboration avec la MRC ou encore mettre en place un bureau intermunicipal pour élaborer un plan d’action concerté? André Beauregard ne sait pas si cela se réalisera. « La MRC n’était pas beaucoup impliquée en matière de logement, ni les autres municipalités. Ce n’était tout simplement pas un dossier qu’elles traitaient parce que les logements abordables se sont construits dans la ville-centre. Est-ce que les autres municipalités vont vouloir faire du logement abordable? De mon côté, je travaille sur ma ville. Je me concentre là-dessus », ajoute-t-il.

Depuis plusieurs années, Saint- Hyacinthe investit entre 600 000 $ et 800 000 $ par année dans le logement social par le biais de l’organisme à but non lucratif Habitations Maska. Selon M. Beauregard, c’est une bonne façon de faire. La Ville compte continuer sur cette lancée.

Un 1er juillet difficile

Même s’il estime que la situation semble sous contrôle à Saint-Hyacinthe, le conseiller municipal du district Sacré-Cœur, David Bousquet, souligne que 16 ménages sont toujours à la recherche d’un logement à la suite du 1er juillet.

« Ils ne sont pas à proprement parler dans la rue parce qu’ils ont un logement temporaire. Ils sont suivis et accompagnés par Habitations Maska. Le grand défi, c’est de trouver un logement qu’ils sont capables de payer. Il y a des logements disponibles, mais ils ne sont pas accessibles à une partie de la population. Ces 16 ménages, on les connaît, mais il y en a peut-être d’autres qui n’ont pas réussi à se trouver un logement. Je les invite à se manifester auprès de l’organisme », mentionne-t-il.

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