10 août 2023 - 07:00
Saint-Hyacinthe ne publiera plus ses avis publics dans LE COURRIER
Par: Sarah-Eve Charland
Les avis publics de la Ville de Saint-Hyacinthe disparaîtront bientôt des pages du Courrier de Saint-Hyacinthe. Photo François Larivière | Le Courrier ©

Les avis publics de la Ville de Saint-Hyacinthe disparaîtront bientôt des pages du Courrier de Saint-Hyacinthe. Photo François Larivière | Le Courrier ©

Depuis des années, les élus de Saint-Hyacinthe se questionnent sur la pertinence de maintenir la publication des avis publics dans LE COURRIER. La question a été tranchée cette semaine. La Ville renonce à publier systématiquement ses avis dans votre journal.

« Ça fait plusieurs mois, même des années, qu’on en parle. Le conseil a décidé de retirer les avis publics complets dans les journaux, sans toutefois diminuer les investissements dans LE COURRIER. Ils pourraient prendre la forme de publicités. Le but n’était pas d’économiser, mais de mieux faire les choses », affirme le maire de Saint-Hyacinthe, André Beauregard.

Les avis publics seront affichés à l’hôtel de ville et publiés sur le site Internet de la Ville. Un sommaire des avis publics, avec des références au site internet de la Ville, sera toutefois publié dans LE COURRIER. La Ville pourra, à sa discrétion, publier un avis complet quand elle le jugera nécessaire.

En séance du conseil du 7 août, le conseiller municipal du district La Providence, Bernard Barré, s’est vivement opposé à l’adoption de ce règlement puisqu’il juge la publication des avis publics « essentielle » dans le journal papier. Il avait pris la même position lorsque le conseil municipal avait aussi retiré l’obligation de publier les offres d’emploi dans LE COURRIER il y a quelques semaines.

Les Villes n’ont plus l’obligation de diffuser les avis publics dans les médias locaux depuis l’adoption de la Loi visant principalement à reconnaître que les municipalités sont des gouvernements de proximité et à augmenter à ce titre leur autonomie et leurs pouvoirs en 2017. Au cours des dernières années, de nombreuses municipalités et MRC se sont prévalues de ce nouveau pouvoir. C’est maintenant au tour de Saint-Hyacinthe. Durant la campagne électorale 2017, la majorité des conseillers municipaux, parmi ceux toujours en poste, défendait toutefois l’importance de maintenir les avis publics dans les médias locaux, dont André Beauregard, Jeannot Caron, Annie Pelletier, Claire Gagné et Bernard Barré. Pierre Thériault se disait en réflexion, mais il prônait l’idée de donner un maximum d’informations aux citoyens.

L’éditeur du Courrier de Saint-Hyacinthe, Benoit Chartier, n’a pas caché sa profonde déception au moment où les médias continuent de faire les frais de l’offensive tous azimuts des géants du web et du blocage des nouvelles par Meta. « Nous n’avions vraiment pas besoin de ça et la Ville envoie un bien mauvais message dans la communauté. Surtout, elle vient bouleverser inutilement les habitudes et forcera les gens à redoubler d’ardeur pour savoir ce qui se trame sur le territoire. Ce n’est pas un progrès démocratique, loin de là. »

Saint-Hyacinthe unie offusqué

La cheffe de Saint-Hyacinthe unie, Marijo Demers, qualifie ce règlement de « mauvaise décision dans l’absolu » alors que ce changement survient la même semaine où Meta, entreprise mère de Facebook et Instagram, bloque l’accès aux nouvelles d’entreprises de presse canadiennes.

« Il y a plusieurs choses dans les avis publics qui sont, à la fois, utilitaires et symboliques. Si la municipalité décide de ne pas publier dans les médias locaux, elle coupe l’herbe sous le pied et affame les journaux. C’est hyper problématique dans un contexte où il y a beaucoup de désinformations qui circulent. On a besoin de sources d’information fiables comme Le Courrier de Saint-Hyacinthe. C’est quoi le message de solidarité à la démocratie locale que la Ville envoie? », dénonce Mme Demers.

En total désaccord avec cette décision, elle dénonce une fois de plus le manque de transparence de la Ville. L’exemple parfait illustrant l’utilité des avis publics est survenu il y a quelques semaines lorsque des dizaines de citoyens se sont présentés au conseil municipal pour questionner les élus sur l’agrandissement du parc industriel Camille-Mercure. « Comment ils se sont informés? Par les avis publics! Déjà que la politique municipale est l’enfant pauvre de la participation citoyenne, on s’arrange pour avoir moins de citoyens qui vont prendre la parole. Je comprends que les avis seront encore sur le site internet, mais ça demande beaucoup plus de recherches que de les voir dans ton journal chaque semaine. »

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