Les subventions du PRIMEAU représentent entre 30 % et 50 % des dépenses d’un projet. À titre d’exemple, la Ville avait pu mettre la main sur une subvention de près de 3 M$ pour les travaux de séparation des égouts de l’avenue Bourdages Sud cet été. La Ville recevait en moyenne ce même montant de ce programme de subvention chaque année.
« On va devoir s’en priver. C’est certain qu’on n’est pas la seule Municipalité au Québec qui dit que ça n’a pas de sens. Le fardeau de la mise à niveau des infrastructures est immense. Les municipalités possèdent un très grand pourcentage des infrastructures au Québec, mais le gouvernement du Québec investit beaucoup moins dans les infrastructures municipales qu’il investit dans les siennes », dénonce le maire de Saint- Hyacinthe, André Beauregard.
Selon l’Union des municipalités du Québec (UMQ), les municipalités sont responsables de 60 % des infrastructures publiques au Québec, alors que le gouvernement provincial réserve 4,3 % de son budget à l’entretien des infrastructures municipales.
Le porte-parole du ministère des Affaires municipales et de l’Habitation, Sébastien Gariépy, assure que le programme est toujours actif. « Dans un souci d’assurer un traitement équitable des demandes produites dans le cadre du PRIMEAU, le Ministère a procédé à un examen de l’ensemble de celles-ci. À cet égard, le Ministère constate que la valeur totale des nombreuses demandes reçues pour les exercices financiers 2025-2026 et 2026-2027 dépasse les sommes affectées à celui-ci, ce qui nécessite bien entendu un exercice de priorisation. »
L’UMQ s’inquiète d’ailleurs du rythme trop lent de décaissement des fonds gouvernementaux, notamment dans le cadre du programme PRIMEAU, mentionne la porte-parole de l’UMQ, Léa Carrière. L’organisation demande au gouvernement d’ajuster le versement des sommes en fonction des besoins réels des municipalités.
« Présentement, un nombre croissant de municipalités sont contraintes de ralentir ou d’interrompre le développement résidentiel en raison de la capacité insuffisante de leurs infrastructures d’eau. Le modèle actuel de financement des infrastructures est dépassé et ne répond plus aux défis auxquels le Québec est confronté. Pour l’UMQ, le financement des infrastructures doit devenir une priorité », soutient-elle.
L’année 2024 s’est terminée avec un surplus du côté de la Ville de Saint- Hyacinthe. Le conseil municipal a donc décidé de bonifier le fonds de roulement de 2,5 M$ pour atteindre 27,8 M$. « Ça va nous être fort utile pour compenser la perte de cette subvention », mentionne le maire.