8 juillet 2021 - 07:00
Saint-Hyacinthe rêve d’un Espace bleu
Par: Olivier Dénommée
Les élus de Saint-Hyacinthe verraient bien un Espace bleu s’intégrer au pôle culturel qui doit se concrétiser dans les prochaines années au centre-ville maskoutain. Le conseiller David Bousquet voit des liens évidents avec le projet de Musée d’art et société piloté par Expression à l’église Notre-Dame-du-Rosaire. Photothèque | Le Courrier ©

Les élus de Saint-Hyacinthe verraient bien un Espace bleu s’intégrer au pôle culturel qui doit se concrétiser dans les prochaines années au centre-ville maskoutain. Le conseiller David Bousquet voit des liens évidents avec le projet de Musée d’art et société piloté par Expression à l’église Notre-Dame-du-Rosaire. Photothèque | Le Courrier ©

Annoncé en grande pompe le 10 juin par le gouvernement du Québec, le nouveau réseau des Espaces bleus a pour ambition de valoriser la culture québécoise en créant des lieux d’exposition dans des bâtiments patrimoniaux restaurés et requalifiés. Une enveloppe de 259 M$ a été réservée pour créer un Espace bleu par région administrative. Avec son projet de pôle culturel, la Ville de Saint-Hyacinthe croit avoir le lieu tout indiqué pour accueillir l’Espace bleu de la Montérégie.

Quelques heures à peine après l’annonce initiale, le conseiller municipal David Bousquet se disait déjà « emballé » par ce concept et y voyait plusieurs « atomes crochus » avec le projet de Musée d’art et société piloté par Expression, Centre d’exposition à Saint-Hyacinthe. « Expression a déjà un projet de musée régional dans l’église Notre-Dame-du-Rosaire. Je crois qu’un maillage serait parfaitement réalisable et souhaitable », a-t-il soutenu. Il voyait aussi un potentiel dans le monastère des Sœurs adoratrices du Précieux-Sang, où doit déménager dans les prochaines années le Centre d’histoire de Saint-Hyacinthe.

Les élus de Saint-Hyacinthe semblent partager la vision de David Bousquet puisqu’ils ont voté à l’unanimité une déclaration d’intention lors de la séance publique du 5 juillet pour manifester au gouvernement du Québec leur intérêt de recevoir un Espace bleu sur le territoire maskoutain.

« Considérant que la Ville a à cœur la préservation de son patrimoine bâti et qu’elle restaure depuis plusieurs années des bâtiments à fort intérêt patrimonial […], considérant que la Ville est devenue propriétaire de l’église Notre-Dame-du-Rosaire et du monastère des Sœurs adoratrices du Précieux-Sang afin d’intégrer le Musée d’art et société ainsi que le Centre d’histoire de Saint-Hyacinthe pour finaliser la création du pôle culturel [et] considérant que les études concernant l’intégration du musée et du Centre d’histoire débuteront prochainement et qu’il sera facile d’y ajouter le concept d’Espace bleu », la Ville de Saint-Hyacinthe croit qu’il faut sérieusement considérer sa candidature dans ce dossier.

La résolution, présentée par la conseillère Claire Gagné, fait aussi mention des nombreuses ressources que Saint-Hyacinthe est prête à déployer pour accueillir un Espace bleu, de la proactivité des acteurs dans le dossier du pôle culturel, du riche passé patrimonial de Saint-Hyacinthe et de l’emplacement avantageux de la ville, entre Montréal et Québec.

« Je suis convaincue que Saint-Hyacinthe serait un excellent endroit pour accueillir un Espace bleu, notamment en raison de la richesse patrimoniale et culturelle qui nous entoure. Lorsqu’un projet me sera présenté, il me fera plaisir de soutenir la Ville dans sa démarche », a commenté pour sa part la députée de Saint-Hyacinthe, Chantal Soucy.

Prudence du milieu muséal

Si les élus ne ménagent pas leur enthousiasme face à la possibilité d’accueillir l’Espace bleu de la Montérégie, le milieu muséal semble plus tiède. Marcel Blouin, directeur général et artistique d’Expression, a assuré qu’il étudiait la teneur du projet des Espaces bleus, sans oser se mouiller davantage sur la prétention qu’un maillage serait réalisable avec son projet de musée régional. « Chose certaine, cette annonce du gouvernement du Québec nous intéresse suffisamment pour que l’on en creuse la teneur. »

M. Blouin reconnaît aussi que les réactions du milieu muséal, loin d’être toutes positives, « sont nombreuses et compréhensibles pour la plupart ». Plusieurs lettres ouvertes ont été publiées depuis l’annonce par des représentants du milieu qui craignent que ce nouveau réseau muséal parallèle ne cannibalise le financement déjà fragile des musées en place.

Près d’un mois après cette annonce, on ne sait pas encore si des villes partent avec une longueur d’avance dans la course pour accueillir un Espace bleu sur le territoire de la Montérégie. « Les travaux d’analyse et d’opportunités sont en cours dans plusieurs régions, dont celle de la Montérégie. Des annonces suivront ultérieurement », commente-t-on de façon laconique au ministère de la Culture et des Communications.

On assure aussi que le Ministère et le Musée de la civilisation, qui chapeaute les Espaces bleus, « souhaitent travailler en étroite collaboration avec les partenaires régionaux », sans pouvoir préciser la forme exacte que prendra l’éventuelle collaboration.

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