Pour l’organisme, il est faux d’affirmer que le projet maskoutain était instable et incohérent, comme le prétend M. Martel. La directrice générale de Saint-Hyacinthe Technopole, Karine Guilbault, s’étonne de cette sortie, d’autant plus que M. Martel a toujours démontré un fort appui au projet. « Nous ne partageons évidemment pas sa lecture quant à de supposées lacunes dans la candidature maskoutaine », ajoute-t-elle.

Cette dernière rappelle que la zone d’innovation maskoutaine se différenciait d’autres projets ayant obtenu une désignation puisqu’elle n’était pas élaborée autour d’une technologie ou d’un investissement majeur d’une société étrangère. Dans nos pages, M. Martel a aussi mentionné que le projet maskoutain n’arrivait pas à rattacher des engagements clairs du milieu.

« Dans ce contexte, et celui d’une décision qui a tardé quatre ans avant d’être rendue, il est normal qu’il y ait eu de la mouvance dans la liste des projets d’investissements. Certaines entreprises n’ont pas attendu et elles ont réalisé leurs projets autrement. D’autres ont changé leurs plans, faute de voir le projet de zone se concrétiser. Nous avions d’ailleurs avisé le ministre de ces pertes d’opportunités l’été dernier », raconte Mme Guilbault.

Elle assure aussi que la vacance du chef de projet durant plusieurs mois n’est pas attribuable à une difficulté de pourvoir le poste. La cheffe de projet avait quitté ses fonctions en juin 2024, alors que la convention de subvention du gouvernement avait pris fin le 31 mars 2024. Saint- Hyacinthe Technopole avait préféré attendre une confirmation de son renouvellement avant d’embaucher la remplaçante, mais a finalement procédé à l’embauche en septembre 2024 sans confirmation de ces fonds.

La confirmation du renouvellement de la contribution de Québec pour l’emploi d’une cheffe de projet est arrivée la semaine dernière, souligne Karine Guilbault, soit quelques semaines après avoir appris le refus de la désignation.

« Nous n’avons eu aucune difficulté à recruter des cheffes de projet de grande qualité. Entre le départ de la première cheffe de projet et l’arrivée de la deuxième, il n’y a eu aucune interruption de nos travaux et de nos discussions avec le Ministère pour le cheminement de notre dossier. Notre projet de zone d’innovation n’est pas le projet d’une seule personne, mais bien de toute une équipe appuyée directement par une soixantaine de représentants de l’industrie impliqués directement dans sa gouvernance. Ainsi, nous jugeons qu’il est injustifié de parler d’instabilité et de manque de cohésion dans la gouvernance du projet », conclut Karine Guilbault.