Les quelques inquiétudes évoquées par certains n’ont pas fait fléchir l’opinion de la majorité, qui s’est rangée en faveur de la proposition de regroupement recommandée par le conseil d’administration. Les membres sont arrivés au même constat : l’avenir de leur caisse paraît mieux assuré en se regroupant dans une plus grande entité qu’en restant indépendante et plus petite.
Les arguments
En début d’assemblée, la présidente du conseil d’administration, Claire Bisson, a insisté sur les défis qui se présentaient devant la caisse, en premier lieu sur la pénurie de main-d’œuvre. « Nous devrons remplacer de nombreux employés d’ici 2020, notamment en raison de départs à la retraite, et nous sommes inquiets pour la continuité des services », a-t-elle évoqué. La nouvelle caisse, avec un bassin de plus de 200 employés, deviendra un employeur bien plus attrayant et permettra de « limiter les bris de service », a expliqué M. Bisson.
La concurrence « de plus en plus vive » du secteur bancaire et les « difficultés de rentabilité » que rencontre la caisse ont aussi été mises de l’avant pour justifier un regroupement. Le directeur général de la caisse, Michel Huet, a d’ailleurs présenté les derniers résultats financiers des trois caisses ainsi qu’un portrait consolidé. De ses actifs de 255 M$ et son volume d’affaires de 396 M$, la Caisse du Plateau maskoutain passerait dans une nouvelle organisation comptant près de 3 G$ en actifs et plus de 6 G$ en volume d’affaires, selon les prévisions. Cette nouvelle dimension lui permettrait de mieux affronter les défis à venir, ont résumé les dirigeants.
« Le statu quo n’est plus envisageable », a même déclaré Claire Bisson, prévenant que, si la fusion avec Saint-Hyacinthe n’allait pas de l’avant, « on pourrait être forcé de prendre une décision encore plus pénible » dans un futur pas si éloigné.
Le regroupement se veut une « suite logique à une collaboration qui s’est accentuée avec les années entre nos caisses », a-t-elle aussi décrit, parlant d’une « alliance naturelle » puisque la plupart des gens de Saint-Dominique et de Saint-Liboire ont déjà des liens vers Saint-Hyacinthe.
De l’inquiétude
Le maire de Saint-Liboire, Claude Vadnais, a ouvert la période des questions en se disant particulièrement inquiet pour les services dispensés dans sa municipalité. « Quelle est la garantie que le centre de services restera ouvert? », a-t-il questionné. « Il n’y a jamais de garantie, a d’emblée reconnu M. Huet. Ça va avec l’utilisation, mais tant qu’il va y avoir des gens qui utilisent les services, je ne suis pas inquiet », a-t-il affirmé.
« Je vois les avantages [de la fusion] pour Desjardins, mais pas pour les épargnants et les emprunteurs », a lancé un autre membre. « Dans un an ou deux, on n’aura plus de centre de services et il va peut-être nous rester un guichet automatique si on est chanceux », a-t-il prédit.
Les quelques interventions contre le projet de fusion n’ont toutefois pas porté beaucoup dans la salle, alors que les deux dernières prises de parole saluant la pertinence du regroupement ont été chaudement applaudies. Le résultat du vote n’a donc pas causé la surprise, si ce n’est que par l’ampleur de la majorité.