Les villages de Saint-Louis et de Saint-Marcel-de-Richelieu, dans Les Maskoutains, aimeraient bien s’unir aux municipalités voisines de Massueville et de Saint-Aimé, qui se trouvent dans la MRC Pierre-De Saurel, en rive gauche de la Yamaska.
D’un commun accord, les conseils municipaux de Saint-Louis, Saint-Marcel et Massueville ont expédié une requête à Québec pour que le ministère des Affaires municipales et de l’Occupation du Territoire (MAMOT) procède à une étude sur les avantages et les inconvénients du regroupement des quatre municipalités.
Toutefois, la municipalité de Saint-Aimé se dissocie de cette initiative, n’y voyant aucun intérêt. Le 1er juin, les élus de l’endroit ont refusé d’adopter le projet de résolution au sujet de l’étude. Dans un communiqué, la mairesse de Saint-Aimé, Maria Libert, fait valoir que la situation financière et politique de sa municipalité est saine, que son taux de taxe est l’un des plus bas de la MRC et que les services aux citoyens seront maintenus et même améliorés.
« Pour ces motifs et malgré les pressions déplorables des municipalités concernées, les élus de la municipalité de Saint-Aimé ne participeront à aucune rencontre conjointe relative à ce dossier », écrit la mairesse Libert.
La position de Mme Libert et de son conseil était connue des élus des trois autres municipalités, mais ils ont néanmoins décidé de pousser le dossier plus avant. « On leur en avait déjà parlé, ils étaient au courant de ça. Nous, on veut savoir s’il y a un avantage à se regrouper ou s’il n’y en a pas. À la fin, ce sont les citoyens qui décident, et ils sont bien libres d’accepter ou de refuser », a indiqué le maire de Saint-Marcel-de-Richelieu, Réjean Bernier.
Il a expliqué que Saint-Marcel, avec son budget d’un million, ne jouit pratiquement d’aucune marge de manœuvre une fois couvertes les dépenses incompressibles. « Le gouvernement donne de plus en plus d’ouvrage aux municipalités, et qu’elles soient petites ou grosses, c’est la même paperasserie. Nous, nous sommes de petites municipalités et c’est pour ça que nous devons nous regrouper, on n’a pas le choix. On veut des économies d’échelle pour être capable de faire quelque chose qui se tient dans les services. » M. Bernier donne l’exemple des loisirs, un service pour lequel les municipalités de Saint-Marcel, Saint-Louis, Saint-Aimé et Massueville se sont donné des ressources communes. La coordonnatrice, Marie-Soleil Gaudreau, va de village en village et se trouve chaque jour à un endroit différent.
Réjean Bernier a souvent l’occasion de discuter de gestion municipale avec le maire de Saint-Louis, Stéphane Bernier, puisqu’il s’agit de son propre fils.
Tout comme son père, Stéphane Bernier croit qu’une étude de regroupement s’impose. « Est-ce que ça peut être rentable? C’est ce côté-là qu’on veut aller vérifier. On a déjà des services en commun : les loisirs, la Régie de l’incendie avec Saint-Aimé et Massueville, la Régie de l’aqueduc. »
Le maire de Massueville, Denis Marion, souhaite aussi que cette possibilité soit explorée avec les partenaires. « Quand Réjean Bernier nous a demandé : que penseriez-vous de ça (une étude de regroupement)? Ça nous a surpris un peu, puis on en a discuté au conseil, en se disant que de toute façon, c’est la population qui décide. Je vous dirai que dans la situation actuelle de la municipalité, ce n’est pas juste une affaire d’argent; c’est une question de soutien, de solidarité, ça touche notre capacité à répondre aux besoins de nos gens. Nous devons être capables de proposer des options à notre population. Quand le ministre nous dit que regarder l’avenir, c’est notre responsabilité, c’est ça qu’il veut dire. »
Le maire Marion croit que l’idée d’un regroupement peut faire son chemin à Saint-Aimé, dont l’immense terrioire entoure complètement Massueville. « Les gens de Saint-Aimé et de Massueville, c’est le même monde », signale-t-il, soulignant que le bureau municipal de Saint-Aimé se trouve au cœur de Massueville.
Les quatre municipalités