« Un petit chien a été sauvagement attaqué par le chien de race pitbull croisé. Une dame se promenait tranquillement avec son chiot lorsque le grand chien est sorti de la cour et l’a sauvagement agressé », a raconté Mario St-Pierre, maire de Saint-Pie.
Afin d’éviter qu’un autre incident de ce genre ne se reproduise, la Ville de Saint-Pie a ordonné l’euthanasie de la bête qui répondait au nom de Gargouille. Après une évaluation effectuée par un vétérinaire, il a été déclaré que le chien était potentiellement dangereux en vertu de la Loi visant à favoriser la protection des personnes par la mise en place d’un encadrement concernant les chiens.
« Le rapport du vétérinaire a évalué le niveau de dangerosité du chien mordeur à 9 sur une échelle de 10. Le chiot attaqué a subi de graves blessures, le chien mordeur lui a arraché une partie de sa fourrure. Les photos sont éloquentes. C’est pour toutes ces raisons qu’on a décidé d’ordonner l’euthanasie », a expliqué M. St-Pierre.
Mise en place en 2020, cette loi oblige toute personne à déclarer une morsure de chien. Dans la région, c’est la Société protectrice des animaux de Drummond (SPAD) qui intervient pour évaluer le comportement du chien mordeur. À la suite de cette évaluation, la SPAD émet des recommandations auprès de la Ville qui, elle, peut rendre des ordonnances.
Il s’agissait de la première morsure de Gargouille, mais l’animal n’en était pas à sa première période d’agressivité. « Le chien mordeur a été agressif envers le petit chien à trois reprises avant qu’il ne le morde. La bête visée par cette décision a également démontré de l’agressivité sur un autre chien. »
M. St-Pierre a indiqué que la propriétaire du chien n’avait pas du tout apprécié cette décision lorsqu’elle en a été informée. « Elle ne comprenait pas pourquoi on demandait l’euthanasie de son chien. Il ne s’agit pas d’une petite morsure. Ce qui s’est passé est vraiment effrayant. D’ailleurs, la cote relative à la dangerosité est assez haute. La propriétaire est insatisfaite de la décision, mais on ne peut pas mettre la sécurité des citoyens en péril. »
Contactée par LE COURRIER, la propriétaire du chien s’est offusquée du processus de décision. « J’ai su que la décision du conseil municipal serait prise le 6 août, mais ils ont procédé à une réunion extraordinaire le 29 juillet sans m’en aviser », s’est-elle indignée.
Lors de la séance du conseil du 29 juillet, le conseil municipal a officialisé l’ordonnance visant l’euthanasie de l’animal. La propriétaire devait fournir une preuve que le chien avait été euthanasié dans les 10 jours suivant l’adoption de la résolution, ce qui a été fait, a confirmé le maire St-Pierre au COURRIER.
Sa propriétaire conservera toutefois son droit de posséder un autre chien.
Notons que c’est la première fois que des mesures semblables sont appliquées par la Ville de Saint-Pie depuis l’entrée en vigueur de la Loi en 2020.
On se souviendra que la Ville de Saint-Hyacinthe avait elle aussi ordonné l’euthanasie d’un chien dangereux de race cane corso l’an dernier. La bête avait été impliquée dans une série de trois agressions impliquant d’autres chiens et un humain sur son territoire en 2022. Il appert que l’animal en question avait été interdit de séjour à Saint-Pie en 2021 après avoir été impliqué dans une série d’incidents là-bas.