Retraite bien officieuse, car lors du passage du COURRIER quelques jours plus tard, Robert Daudelin était toujours au poste à terminer ses dernières petites réparations.

En rentrant dans son atelier, une chose saute aux yeux, son mur d’irremplaçables. Des signets funéraires ornent aussi le coin du bureau. D’anciens clients, nous confie d’emblée Claudette Plante, son épouse. Et ça, continue-t-elle, ce sont les plus récents.

Signe du temps, mais aussi des nombreux clients fidèles qui ont fréquenté son garage.

Robert Daudelin a eu du succès. Après un passage chez le concessionnaire automobile Brouillette à Saint-Hyacinthe, il décide de devenir propriétaire de son propre garage de mécanique générale en 1973.

De nombreux clients l’ont suivi jusqu’à Saint-Simon. Il mentionne d’ailleurs qu’il en avait jusqu’à la toute fin qui étaient à ses côtés depuis les premières heures.

Une institution

Robert Daudelin a toujours œuvré dans l’industrie de la mécanique automobile. C’est un passionné et ses clients appréciaient son service hors pair et son honnêteté. Il était même prêt à dépanner ses clients, quitte à perdre occasionnellement de l’argent. Cependant, ce n’est qu’à la toute fin qu’il s’est rendu compte de l’impact réel qu’il a eu sur la vie de ses clients et amis.

Émotive, Claudette mentionne qu’il traitait ses clients comme s’il réparait la voiture de ses enfants. D’ailleurs, le maire de Saint-Simon, Simon Giard, nous parle d’une perte qui aura de gros impacts sur la vie économique de la municipalité. « C’était une véritable institution à Saint-Simon, nous venons de perdre un service public qui offrait un très bon service. »

Une pause bien méritée

À l’heure de la retraite, les regrets sont pourtant bien présents. « J’aurais pu être plus présent auprès de ma famille », souffle notre homme qui doit fermer boutique faute de relève intéressée ou d’acheteurs sérieux. Il souhaite maintenant passer à autre chose et reprendre une partie du bon temps dont il n’a pu profiter.

Il est en paix avec sa décision, survenue au terme d’une longue réflexion qui se sera étirée sur trois années. Maintenant âgé de 76 ans, il a décidé de penser un peu à lui et à ses proches. La routine de celui qui avait l’habitude de se rendre à son garage à 7 h tous les matins, beau temps mauvais temps pour servir ses clients, va changer radicalement. Sa famille et ses petits-enfants passeront désormais en premier.

Et c’est avec la satisfaction du travail accompli, et la tête remplie de souvenirs, qu’il a tenu à remercier et à saluer une dernière fois tous ceux et celles qui ont contribué à son succès et pour qui il sera peut-être à son tour un mécanicien irremplaçable.