24 novembre 2011 - 00:00
Sainte-Madeleine rompt avec Sainte-Marie-Madeleine
Par: Le Courrier

« C’est un désastre! Je ne peux pas croire qu’un conseil municipal fasse une job de bras sur le dos des jeunes », fulmine le maire de la paroisse, Simon Lacombe. Il considère que la proposition finale de Sainte-Marie-Madeleine – une participation à 50 % dans le financement des loisirs (le statu quo) – était une offre tout à fait raisonnable de la part d’une municipalité qui, selon ses propres chiffres, n’utilisait ces services qu’à 34 %. « Nous avons fait un sondage dans la population qui montre que 99,9 % des gens nous trouvent très généreux », signale M. Lacombe.Mais le maire du village de Sainte-Madeleine, Alain Paradis, soutient que son homologue de la paroisse a toujours sous-évalué la participation de ses concitoyens. « Sur la base réelle des activités payantes, on était proche de 50-50. Mais le partage des coûts à 50-50 n’est pas la bonne façon de faire », affirme-t-il.Pour le renouvellement de l’entente de trois ans qui viendra à échéance le 31 décembre, le Village proposait que la participation financière de chaque municipalité soit établie à partir de leur richesse foncière uniformisée (RFU). Comme la RFU du Village représente environ 190 millions $ et celle de la Paroisse, 320 millions $, le Village aurait assumé 37 % des dépenses en loisir et la Paroisse, 63 %. Mais loin d’accepter cette idée, le maire Lacombe a d’abord écrit au conseil de Sainte-Madeleine durant l’été pour proposer que le Village assume plutôt 60 % des frais et la Paroisse, 40 %. Le conseil de Sainte-Marie-Madeleine devait adoucir cette position par la suite en proposant le statu quo. Son offre a été rejetée, mais sur division : André Lefebvre est le seul conseiller à avoir voté contre. Le conseil du Village a alors décidé, toujours sans l’accord de M. Lefebvre, de mettre un terme au mandat de l’OTJ Desnoyers, la corporation sans but lucratif qui dispensait jusqu’ici les services de loisir dans le « Grand Sainte-Madeleine ». Mais il s’agit là d’une mesure temporaire, assure le maire Paradis. Le souhait de son conseil, dit-il, c’est que l’OTJ demeure partenaire de la municipalité dans l’organisation des loisirs.

Coordonnatrice

Le 14 novembre, le Village a procédé à l’embauche d’une coordonnatrice en loisir qui assurera entre autres le lien avec l’OTJ Desnoyers. Il s’agit de Julie Dansereau, une résidente de la paroisse de Sainte-Madeleine.

Elle prendra en quelque sorte la relève de Linda Michaud, qui était coordonnatrice à l’OTJ et qui n’a pas soumis sa candidature pour le poste que la municipalité a ouvert.Le Village se prépare donc à assumer seul la desserte en services de loisir, avec le concours probable de l’OTJ. Les résidents de la Paroisse auront accès aux services à titre d’utilisateurs-payeurs. « Nous sommes en train de regarder la création d’une carte accès loisir. Il y a déjà 30 % des inscriptions qui proviennent de l’extérieur : ce sont des gens de La Présentation, Saint-Jean-Baptiste, Saint-Damase et même Saint-Hyacinthe », signale le maire Paradis.Mais il trouve dommage ce qui arrive, d’autant plus que selon ses calculs, la contribution municipale sur la base de la RFU n’aurait occasionné sur le territoire de la paroisse qu’une augmentation du compte de taxes de 18,91 $ pour une maison évaluée à 184 602 $ (valeur moyenne 2010). Dans le village, les taxes sur une propriété de même valeur aurait diminué de 26,90 $ (coût net : 76,24 $) et à la paroisse, elles auraient augmenté de 18,91 $ (coût net : 79,24 $). Le maire Paradis fait valoir que la richesse foncière servait déjà à taxer les propriétaires des deux municipalités pour les loisirs. En 2012, la contribution totale des deux municipalités auraient été de 184 602 $ sur un budget global en loisir de 275 000 $.La plupart des infrastructures de loisir sont la propriété du Village, mais pas toutes. Le maire Lacombe a rappelé que le seul terrain de soccer aux dimensions réglementaires se trouvait sur le territoire de la Paroisse et que pour l’utiliser, le Village devra forcément conclure un accord. De son côté, le maire Paradis croit que non, parce qu’il existe une entente de 10 ans concernant le terrain de soccer qui a été conclue en 2006 entre la Paroisse et l’OTJ Desnoyers. Il a aussi souligné que le Village avait renouvelé l’an dernier son entente avec la Commission scolaire de Saint-Hyacinthe au sujet du gymnase de l’école Saint-Joseph-Spénard. « Nous aurons la priorité », assure-t-il.« S’il veulent nous bloquer le gymnase, on va aller au ministre de l’Éducation », a répliqué le maire Lacombe. On a aussi investi 25 000 $ dans les jeux du parc-école. »

Un regroupement?

La tension qui règne cet automne entre le Village et la Paroisse n’est pas sans rappeler un certain projet de regroupement municipal qui ne s’est jamais réalisé. C’était à l’époque où le gouvernement voulait forcer la fusion de tous les ensembles village-paroisse.

Mais pour le maire de Sainte-Marie-Madeleine, la fusion est un projet qui est sur la glace pour longtemps encore. Il en craint les coûts en raison de la réorganisation qu’elle rendrait nécessaire, notamment au chapitre de la protection contre le feu. « On tomberait à 5 070 habitants et juste pour se mettre à niveau en sécurité-incendie, ça nous coûterait 10 ¢ du 100 $ d’évaluation de plus. Actuellement, notre taux de taxation est à 58,5 cents », a plaidé le maire Lacombe, démontrant du même coup une maîtrise parfaite du dossier « fusion », et en chiffres 2011.Quant au maire Paradis, il voudrait bien du regroupement, mais il ne sera pas celui qui remettra le projet sur les rails, du moins pas tout seul. « Il y a déjà eu trois études de faites là-dessus avec les maires précédents. Maintenant, j’attends un téléphone de Sainte-Marie-Madeleine. Ce sont eux qui devraient faire la demande, s’ils souhaitent se prendre en main. »

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