24 mai 2012 - 00:00
Samedi de Rire et son ambassadeur du Québec nous seraient bien utiles
Par: Le Courrier
J’imagine que bon nombre de lecteurs du Courrier ont un vague souvenir d’un des personnages de l’émission Samedi de Rire : Ben Béland, l’ambassadeur du Québec. Québec qu’il fallait prononcer avec une forte intonation sur les premières lettres.

J’imagine que bon nombre de lecteurs du Courrier ont un vague souvenir d’un des personnages de l’émission Samedi de Rire : Ben Béland, l’ambassadeur du Québec. Québec qu’il fallait prononcer avec une forte intonation sur les premières lettres.

Ben Béland surgissait dans tous les conflits du monde et il interrompait les belligérants en leur disant qu’au Québec (forcer le Qué de Québec) on ne se battait pas, on se tiraillait à l’occasion, mais on savait surtout s’accorder.Ces jours-ci, en écoutant France 24 (chaine d’information continue), il y a des Congolais (de Kinshasa ou Brazzaville) qui se disent que cela va bien mal au Québec et que, peut-être, qu’après tant de guerres, ils pourraient nous aider. Ils pourraient nous trouver un ambassadeur de Kinshasa (on pourrait forcer les premières lettres là aussi) pour nous dire d’accorder nos violons et d’en finir avec ce combat de légitimité entre le gouvernement de monsieur Jean Charest et les leaders étudiants.Parce que c’est bien de cela qu’il s’agit.Dans notre système, il n’y a pas beaucoup de séparation entre l’exécutif et le législatif. Les députés suivent la ligne de parti et un gouvernement majoritaire impose ses vues au parlement. Dans notre système, ce sont les tribunaux, les médias et la société civile qui font contrepoids au chef du gouvernement.Les étudiants constituaient l’un de ces contrepoids. On peut ne pas être d’accord avec leur position, mais la mobilisation qu’ils ont obtenu les dote d’une légitimité. Est-elle plus petite et de rang inférieur à un gouvernement fortement désapprouvé par la population? Je n’en suis pas certain. Aussi l’encadrement sévère des moyens de pression par la Loi 78, l’impossibilité de contester devant les tribunaux et la concentration des médias ne laissent pas de pont pour le retrait dans l’honneur des dizaines de milliers de militants étudiants.Ceci est dangereux et il convient de trouver une solution. Vite! Que quelqu’un enfile ses bottes, un grand manteau et un chapeau de castor et qu’il crie à la manière du personnage de cette vieille émission : « Que faites-vous là!!? ». Et qu’il nous rappelle notre tradition…

Michel Filion, conseiller en gestion publique-30-

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