Avec l’humour absurde qui caractérise chacune de ses histoires, l’autrice maskoutaine emprunte de nouvelles avenues en brisant le quatrième mur dans ce livre jeunesse paru aux éditions Les 400 coups à la mi-mars.
« C’était mon point de départ, de briser le quatrième mur, raconte-t-elle. Au début, Gaspard n’existait même pas. Mon but était vraiment de jouer avec les conventions. »
Cet effort de style apporte avec lui une comédie qui détonne du récit typique alors que les personnages font des apartés et interpellent le lecteur.
« Je veux faire de l’absurde, mais le problème avec l’absurde, c’est que si on en fait juste pour en faire, on s’y perd et ce n’est pas comique en tant que tel. Il faut avoir un fil conducteur. Avec cette histoire, je cherchais un fil conducteur stylistique », complète-t-elle.
Dans l’histoire elle-même, on y découvre Gaspard, un chevalier qui n’a rien d’un héros. Mais faute d’avoir un meilleur chevalier à se mettre sous la main pour combler le rôle, c’est lui qui a été choisi.
« Je voulais faire un anti-conte, donc ça me prenait un anti-héros. On le voit au début alors que la fée est déçue d’avoir seulement ce héros-là à sa disposition. Gaspard, ce n’est pas un preux chevalier du tout », affirme Roxane Brouillard en riant.
Grâce aux illustrations d’Ariane Cloutier, l’histoire se déploie à la manière d’une pièce de théâtre, dans une ambiance où médiéval et vaudeville s’entremêlent.
« Quand j’ai écrit l’histoire, je brisais le quatrième mur sans nécessairement penser à une pièce de théâtre. C’est plutôt rendu à l’illustration que ça a pris cette tangente-là », partage l’autrice.
Un succès qui se poursuit
Depuis la sortie de son tout premier album, Mon chien banane, Roxane Brouillard s’est taillé une place de choix dans le paysage littéraire jeunesse québécois et elle a été en nomination pour de nombreux prix. Son livre précédent, Le dessin trop mignon, avait d’ailleurs été récompensé du Prix du livre jeunesse des Bibliothèques de Montréal.
Ce succès, dont elle est fort reconnaissante, vient cependant avec une volonté toujours plus grande de faire mieux pour la Maskoutaine. Avec les bons et les moins bons côtés que cela peut apporter.
« Chaque fois qu’on réussit et que l’album va droit au cœur du lecteur, ça nous met – même si on ne le voudrait pas – une petite pression d’arriver avec quelque chose d’encore meilleur, de plus renversant, de plus rigolo, de plus comique et de plus absurde, partage Roxane. Il n’y a personne d’autre que moi-même qui me met cette pression. Les encouragements des gens de mon entourage font en sorte que je continue à écrire, sinon la pression que je m’impose ferait sûrement en sorte que j’arrêterais, malheureusement. »
Qu’à cela ne tienne, l’autrice a l’imagination débordante et les projets qu’elle souhaite réaliser sont nombreux. Un prochain album jeunesse est déjà en chantier avec les éditions Les 400 coups, a-t-elle indiqué. Roxane a également partagé son désir de plonger dans une histoire thématique avec un livre dans l’esprit de Noël éventuellement.