3 novembre 2011 - 00:00
Sanair : un pilote gravement blessé
Par: Martin Bourassa

Un jeune pilote amateur de 23 ans a été grièvement blessé lors d'une course enduro présentée à la piste de Sanair à Saint-Pie, samedi dernier.

Alex Bulhmann, de Saint-Liboire, repose toujours dans un état critique à l’Hôpital Sacré-Coeur de Montréal. Il souffre de multiples fractures aux côtes et au bassin et d’une hémorragie cérébrale. « Il est hors de danger aux soins intensifs, mais nous ne pouvons pas le voir encore. Les nouvelles sont encourageantes, c’est un grand soulagement », a confié sa mère lorsque rejointe par LE COURRIER, mercredi midi.

L’accident est survenu à quelques tours de la fin d’une longue épreuve d’endurance de 250 tours regroupant 64 pilotes. Ils n’étaient plus qu’une vingtaine en piste lorsque l’accident s’est produit en fin d’après-midi. Selon des témoins, Alex Bulhmann aurait perdu la maîtrise de son véhicule dans la courbe 3 avant de percuter violemment le muret qui délimite la piste. L’impact latéral s’est produit du côté conducteur. On pense qu’une crevaison serait à l’origine de l’accident. « Aucun autre véhicule n’a été impliqué, ce n’est pas le résultat d’une touchette ou d’une manoeuvre téméraire. C’est un bête accident de course comme il en arrive parfois malgré tous nos efforts pour rendre le tout sécuritaire », a expliqué le promoteur André Bienvenue, qui organise des courses d’endurance à Sanair et des derbys de démolition lors de l’Expo de Saint-Hyacinthe.

Le promoteur ambulancier

Dès l’impact, M. Bienvenue, qui agissait à titre de signaleur en chef, dit avoir présenté le drapeau rouge ordonnant à tous les pilotes de modérer et de s’immobiliser sur la piste. « L’impact n’a pas été si violent, je calcule qu’il devait rouler à 95 kilomètres à l’heure environ. Toutes les procédures ont été respectées à la lettre et en moins de deux l’équipe d’intervention s’est portée à son secours. »

Ambulancier dans la vie de tous les jours, André Bienvenue a lui-même porté secours au pilote blessé avec l’aide d’un collègue et du reste de son équipe formée de pompiers volontaires et de gens expérimentés.« Ce n’est jamais évident d’intervenir quand on connaît la victime. Je considère les boys comme mes enfants. On forme une grande famille, alors quand un gars de la gang se fait mal, il y a pas mal d’émotions à gérer. »Selon M. Bienvenue, le pilote était inconscient quand les manoeuvres ont été entreprises pour l’extirper de sa voiture. Il portait un casque et sa voiture était munie des équipements de protection requis dans la porte et à l’arrière du siège du conducteur, même si on ne peut pas parler d’une cage de protection.« Le pilote a été chanceux dans sa malchance, car il a été pris en charge rapidement par des professionnels, ce qui n’aurait pas été le cas s’il avait été victime d’un accident de la route. Je ne fais aucun compromis avec la sécurité. Il y a une ambulance louée sur place à toutes mes compétitions et une équipe de 12 personnes. »Ce sont les ambulanciers de Saint-Hyacinthe qui ont assuré le transport du blessé à l’hôpital Honoré-Mercier où il a été stabilisé avant d’être transféré à l’Hôpital Sacré-Coeur de Montréal en raison de la gravité de ses blessures.« Le protocole a été respecté à tous les niveaux, assure André Bienvenue. La course a repris, même si le coeur n’y était plus. Je reste maintenant en contact régulier avec la famille et je souhaite de tout coeur qu’Alex se rétablisse rapidement. »

Une décharge en cas d’accident

Selon André Bienvenue, Alex Bulhmann était un habitué des courses et des épreuves organisées sous le titre Les Gladiateurs de la route.

« C’est un régulier qui connaissait toutes les règles et tous les risques. Il courrait pour le plaisir avant tout. Et comme tous les coureurs et les spectateurs qui entrent à Sanair, il avait signé une décharge en cas d’accident. »Les courses d’endurance ne sont pas des courses de vitesse comme telle. Elles mettent à l’épreuve des véhicules de ville avec des moteurs à quatre ou six cylindres en fin de vie utile, mais en bonne condition. « On ne fait pas de folies, assure le promoteur, le but est de compléter le plus de tours possible. Les voitures sont inspectées avant la course. On porte entre autres notre attention sur les freins et à l’état général du véhicule. Notre objectif, c’est de s’amuser, tout en restant prudent. Oui les gars se défoulent, mais ils le font de façon sécuritaire sur un circuit fermé. »Chaque participant avait déboursé 80 $ en frais d’inscription. Les dix premiers se sont partagé quelques centaines de dollars en bourses.Rappelons que la piste de Sanair à Saint-Pie est reconnue pour ne pas pardonner en cas d’accident. On se souviendra que trois motocyclistes y sont décédés lors d’essais libres entre 1998 et 2000. Au terme d’une enquête publique sur ces trois décès, la coroner Andrée Kronström avait recommandé à l’été 2001 l’imposition d’une série de mesures afin d’encadrer la pratique des essais libres à moto à Sanair.Soulignons que l’épreuve d’endurance de samedi n’était pas disputée sur le triovale comme tel, mais sur une piste secondaire du complexe de Sanair.

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