L’entreprise d’équarrissage a terminé les travaux d’agrandissement visant à permettre les transbordements à l’intérieur. Elle a même lancé la deuxième phase qui consiste à ajouter un système de ventilation avec une cheminée. L’entreprise devra attendre l’autorisation du ministère de l’Environnement pour mettre en service la cheminée après sa construction.

La Ville reconnaît avoir reçu sept plaintes depuis le début du printemps, soit trois en lien avec les températures chaudes qui ont créé des conditions propices à la prolifération d’odeurs. Ni la Ville de Saint-Hyacinthe ni le ministère de l’Environnement n’a remis de constat d’infraction.

Ces travaux, qui représentent un investissement de 1,5 M$, devaient répondre aux plaintes du voisinage à tel point que la Ville avait annulé deux constats d’infraction remis en 2020 totalisant des amendes de 2000 $.

« Ça sent encore. C’est vrai, admet le conseiller municipal du district Sainte-Rosalie, Donald Côté. La dernière canicule a été une période compliquée. Il y a eu beaucoup de mortalité dans les fermes de la région. Les plaintes sont justifiées. Même si c’est fait avec le plus de précautions possible, les camions étaient à ciel ouvert. Ce n’est pas un caprice des citoyens. »

Problème plus large

Mais le problème est plus large, poursuit-il, et ne repose pas uniquement sur l’entreprise Sanimax. « Je suis la situation de près, mais ça reste encore un problème lors de périodes de canicule. S’il n’y a pas de réfrigération des carcasses, on va se retrouver avec le même problème. L’industrie agricole doit faire le grand nécessaire pour gérer les odeurs. Les fermes ont investi des millions de dollars pour gérer le lisier, mais ce n’est pas encore une pratique courante pour les carcasses. Ce n’est pas encore un automatisme d’avoir des équipements de réfrigération dans l’industrie agricole », poursuit M. Côté.

Sanimax a répondu à nos questions par le biais d’une firme de relations publiques. L’entreprise a tenu à préciser qu’il y aura encore à l’occasion quelques camions en attente dans la cour. Les périodes de grandes chaleurs provoquent une dégradation accélérée de la matière récoltée aux fermes si cette matière est non réfrigérée par les producteurs. La solution idéale serait de réfrigérer la matière à la source, soit sur les fermes.

« Sanimax n’hésite pas à agir là où elle peut avoir un impact positif sur la cohabitation, c’est-à-dire en optimisant son système de collecte, en faisant des investissements importants, en sensibilisant les autres joueurs clés de la chaîne agroalimentaire quant à leur propre rôle pour améliorer la cohabitation. Déjà, on voit une diminution des plaintes grâce aux efforts en cours, on s’en réjouit et on reste engagés pour la suite », nous répond-on.

La demande d’action collective contre la Ville de Saint-Hyacinthe et Sanimax est toujours en attente d’une autorisation devant la Cour supérieure du Québec. La démarche judiciaire a pour objectif de dédommager les résidents qui habitent à moins de 3,3 km de l’une des usines de Sanimax situées à Lévis, Saint-Hyacinthe et Rivière-des-Prairies. Les demandeurs exigent un dédommagement individuel de 500 $ par mois où les odeurs sont incommodantes et de 1300 $ pour dommages moraux et punitifs.