C’est le moment de l’année où le soleil s’éloigne de nous, emportant avec lui sa lumière et sa chaleur, nous laissant dans les bras du frette et de la noirceur de plus en plus de bonne heure. Ce moment où l’on préfère rester chez soi, bien au chaud, pour se faire de bons petits plats. Quand on a le choix, ça va. Ne pas l’avoir, c’est une autre histoire.
C’est aussi le moment où se tient la Nuit des sans-abri, la vigile de solidarité pour sensibiliser à la réalité de l’itinérance et dont le slogan cette année est « Sans toit, ni choix. »
Depuis 1989, chaque troisième vendredi du mois d’octobre, dans 40 villes au Québec, on se rassemble pour passer une nuit dehors, autour d’un feu, pour partager du café et du bon temps, beau temps mauvais temps.
Qui ça « on »? Tout le monde. Vraiment. À la mesure de son cœur, de sa tête ou de ses bras, à la hauteur du retroussage de manches, des dons et de l’enwoye don’, il y aura de la chanson, du micro et des bras ouverts pour vous entendre rire ou chanter.
L’idée, c’est de créer un moment de solidarité, d’affirmer sur la place publique que tout le monde a droit à sa place dans la Cité.
L’idée, c’est de prendre un peu de temps pour se regarder, réduire la distance. Une débarque, une ligne de trop, tout le monde peut s’enfarger dans la vie et se retrouver dans la rue. Avec la crise du logement, le prix de l’épicerie et une récession à l’horizon, personne n’est à l’abri.
Alors, sachez que dans la nuit de vendredi, sous le ciel sombre et les arbres décharnés du parc Casimir- Dessaulles, il y aura un îlot de chaleur et de lumière.