La famille Mohammad, qui compte neuf enfants âgés de 5 à 22 ans, craint pour la vie de leur fille prénommée Nour qui, selon eux, pourrait être violée ou enlevée dans un contexte de conflits militaires intenses.
Le destin de Nour Mohammad a basculé en février lorsque son époux qui exerçait la profession de soudeur dans la ville de Benghazi est décédé accidentellement par choc électrique.
À la suite de cette tragédie, la famille Mohammad a contacté la députée de Saint-Hyacinthe-Acton, Brigitte Sansoucy, pour les aider dans de complexes démarches administratives en vue d’autoriser leur fille à s’installer au Canada.
Sensible à cette situation qui lui déchire le cœur, la députée Sansoucy a multiplié les initiatives ces dernières semaines auprès du ministère de l’Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté.
En avril, la députée Sansoucy avait écrit au ministre fédéral de l’Immigration, Ahmed Hussen, pour lui demander d’utiliser son pouvoir discrétionnaire afin d’attribuer la citoyenneté canadienne à Nour Mohammad. Cette démarche n’a pas abouti.
Brigitte Sansoucy a aussi présenté une demande pour des considérations d’ordre humanitaire auprès de la Commission de l’immigration et du statut de réfugié du Canada. Malheureusement, Nour Mohammad n’était pas éligible.
« Toutes les démarches administratives ont été faites. La situation ici est exceptionnelle. Le ministre dispose du pouvoir pour accueillir la jeune femme au Canada afin qu’elle soit enfin en sécurité auprès des siens », souligne en entrevue au COURRIER la députée néo-démocrate Brigitte Sansoucy.
Cette situation représente une autre épreuve pour la famille Mohammad. Celle-ci avait entrepris une marche de 600 kilomètres en 2012 pour fuir la Syrie et gagner la Jordanie, un pays voisin. Pendant trois ans, ils sont restés dans un camp de réfugiés aux conditions d’hygiène précaires.
Cette famille avait fait partie des quelque 25 000 réfugiés syriens accueillis au Canada entre janvier 2015 et mai 2016.
Sensibiliser la communauté
En début de semaine, des membres de cette famille accompagnés de la députée Sansoucy sont venus au COURRIER pour sensibiliser la communauté maskoutaine à leur cause. Le père de Nour, Mohammad Mohammad, a fait part de sa vive inquiétude.
« Ma fille court tous les jours un grand danger. Elle a peur. Elle ne dort pas. Elle s’alimente mal. Elle n’a aucune parenté à proximité », décrit M. Mohammad en langue arabe. Des propos aussitôt traduits par un ami de la famille d’origine tunisienne.
« Cela fait maintenant huit ans que nous n’avons pas vu notre sœur. Mes parents pleurent tous les jours », ajoute dans un français impeccable Malak Mohammad, âgée de 18 ans.
La mère de Nour, Ghada Alfaris, a fondu en larmes durant l’entrevue.
Ces derniers jours, la famille Mohammad a fait le déplacement à Ottawa dans l’espoir de rencontrer le ministre de l’Immigration.
« Lors de leur visite, le ministre de l’Immigration était absent. Par contre, je me suis entretenue avec le secrétaire parlementaire à l’Immigration Matt DeCourcey qui s’est engagé à discuter de ce dossier avec les gens du Ministère », indique Mme Sansoucy.
Le bureau du ministre de l’Immigration s’est refusé de commenter ce dossier considéré comme confidentiel.