23 avril 2015 - 00:00
Sauvons la E.T. Corset
Par: Le Courrier

Madame Pierrette Brière

Présidente du conseil

Centre d’histoire de Saint-Hyacinthe

650, rue Girouard Est,

Saint-Hyacinthe, (Québec), J2S 2Y2

Madame Brière,

Faisant suite au débat qui a cours ­actuellement au sujet d’une éventuelle démolition de l’édifice E.T. Corset, nous désirons vous faire part de notre appui total quant à la prise de position de votre organisme pour la sauvegarde de ce ­bâtiment, témoin historique du ­développement industriel de Saint-­Hyacinthe. Nous tenons également à ­féliciter le travail de Luc Cordeau pour avoir « levé le drapeau » dans ce dossier.

À EXPRESSION, nous croyons que le patrimoine bâti est important et beau. L’édifice de la E.T. Corset en est un bon exemple. Il fait partie de notre paysage, de notre mémoire collective. C’est non seulement un morceau de l’histoire de Saint-Hyacinthe, mais aussi de sa personnalité.

L’industrie textile a joué une part ­importante dans le développement de notre ville. L’édifice de la E.T. Corset, bâti en 1892, est le plus ancien édifice ­industriel encore debout à Saint­Hyacinthe. À ­l’instar de ce qui s’est passé avec l’édifice de la Goodyear, il a été laissé à l’abandon, jusqu’à ce qu’on nous dise qu’à cause de cette période d’abandon, il valait mieux le démolir. Malheureusement, comme c’est souvent le cas, il s’agit là de la solution facile, celle qui apparaît comme la seule possible.

En parallèle, comme le souligne votre organisme, il existe de beaux exemples dans le même secteur où des entrepreneurs ont choisi d’investir dans des ­bâtiments en les préservant de façon ­intégrale et de leur donner une nouvelle vocation. De la même façon, il nous ­apparaît qu’il y a certainement moyen d’intégrer l’actuelle bâtisse, en tout ou en partie, dans un projet résidentiel ou ­commercial qui, ce faisant, gagnerait en cachet.

Depuis quelques années, nos élus nous disent qu’ils veulent attirer de nouveaux résidents dans notre ville. Il convient de se demander ce qui nous distingue des autres. Nous croyons que l’une des pistes de solution, c’est le patrimoine, le cachet. La beauté que l’on peut découvrir au coin d’une rue. La poésie. En laissant démolir, encore une fois, un magnifique édifice patrimonial, la ville de Saint-Hyacinthe deviendrait un peu plus ordinaire.

De concert avec votre organisme, ­Expression poursuit des démarches, ­depuis bientôt huit ans, en vue d’implanter dans notre ville un Musée régional pour la mise en valeur du patrimoine et de l’art contemporain. D’ailleurs, une étude sollicitée par la Ville et réalisée en 2013 a clairement démontré la richesse et la diversité du patrimoine maskoutain. Même si notre Musée s’intéressera ­principalement aux éléments mobiliers ­d’exposition (artéfacts, objets, etc.), il nous apparaît fondamental de porter une ­attention toute aussi particulière au ­patrimoine bâti, dont la richesse ne fait pas défaut, non plus, en guise de ­témoignage bien concret et visuel au­ ­quotidien de nos siècles d’histoire. En ce sens, la ­sauvegarde et la restauration de la E.T. Corset nous ­apparaissent comme un impératif.

Recevez, madame Brière, l’expression de nos sentiments les meilleurs et tous nos encouragements à la poursuite et au succès des démarches entreprises par votre organisme et son directeur général.

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