Un jugement rendu dernièrement en Cour supérieure a débouté le géant spécialisé dans la transformation de viande, qui tentait de renverser la décision d’un tribunal d’arbitrage le condamnant l’an dernier à indemniser 406 ex-travailleurs.
Dans sa requête en révision judiciaire, l’entreprise dont le siège social est basé à Saint-Hyacinthe contestait en quatre points la décision de l’arbitre Claude H. Foisy qui considérait « illégale » la fermeture de l’usine de Saint-Simon.
Dans le cadre d’un plan de rationalisation, la direction d’Olymel avait fermé les portes de cette usine de découpe de porc le 20 avril 2007 alors que la convention collective venait à échéance le 16 octobre de la même année.
En août 2014, la partie syndicale estimait à 14 M$ la somme que l’ensemble des travailleurs devait recevoir en compensation en raison de l’arrêt prématuré des activités de l’usine.
« Ce jugement de la Cour supérieure est accueilli à bras ouverts par l’ensemble des ex-travailleurs. Cela fait du bien à l’ego et permet de regagner notre dignité depuis que l’employeur nous a mis à la porte en avril 2007 », a commenté Michel Daigle, président du Syndicat des travailleurs d’Olympia (CSN) et vice-président du Conseil central de la Montérégie.
Celui-ci concède aujourd’hui que le montant de 14 M$ était une évaluation faite par la CSN à laquelle une série de montants doivent être déduits. « Des travailleurs ont touché des indemnités relatives à l’assurance-emploi, d’autres des montants en assurance maladie sans oublier les semaines de vacances. La facture sera probablement moindre que l’estimation faite par la CSN », considère M. Daigle.
Avant que ne tombe ce jugement favorable à la partie syndicale, la CSN avait tenté en vain de s’entendre financièrement avec Olymel.
Depuis qu’il a quitté Olymel, Michel Daigle n’a pas retrouvé d’emploi stable et dit recevoir une aide financière de la CSN pour « poursuivre la bataille ».
Olymel en réflexion
Dans le cas où Olymel conteste une nouvelle fois ce jugement, l’entreprise dispose d’un délai de 30 jours pour obtenir la permission d’être entendue devant la Cour appel du Québec, le plus haut tribunal de la province.
« La direction d’Olymel et ses procureurs analysent le jugement et feront connaître leurs intentions dans les meilleurs délais », indique Richard Vigneault, porte-parole d’Olymel.
Après huit années de démarches juridiques menées par le Syndicat des travailleurs d’Olympia, son président mise sur la bonne volonté des deux parties pour évaluer les compensations financières dues aux employés licenciés.
« Cette saga a assez duré. Nous invitons Olymel à s’asseoir pour régler ce dossier et ainsi éviter de payer des intérêts et des frais juridiques supplémentaires. Notre avocat nous a dit que la décision rendue par le juge Buffoni est excellente pour gagner notre cause », mentionne Michel Daigle.
Le maire de Saint-Simon, Normand Corbeil croise les doigts pour que ce dossier se règle rapidement. « Je connais bien le président de la Coop fédérée, Denis Richard (propriétaire d’Olymel) qui m’a dit que si cela se réglait avec le Syndicat, l’usine pourrait rouvrir demain matin », a indiqué M. Corbeil dans notre précédente édition.