Quand j’ai entendu parler que quelqu’un avait décidé de traîner Michel Morissette devant la Cour des petites créances pour avoir fait une prévision météo qui ne s’est pas avérée, j’ai d’abord ri un bon coup, puis aux larmes.
J’ai cru à une bonne blague, je l’avoue, comme bien du monde. Mais quand j’ai su que le plaignant était le gestionnaire de la piste Sanair à Saint-Pïe, j’ai cessé de rire. Je le connais un peu pour l’avoir longuement côtoyé lors d’une enquête publique sur des décès de motocyclistes survenus à Sanair et je sais qu’il n’y a pas grand-chose à son épreuve quand vient le temps de trouver des coupables.
Un motocycliste se tue à Sanair? Le problème se situe toujours entre le siège et le guidon, vous répondra le bon gestionnaire. La configuration de la piste, l’inclinaison du virage, l’entretien et les mesures de protection en place pour éviter des tragédies sont autant d’éléments qui ne peuvent être remis en cause.
Avec une telle logique, il n’y a qu’un pas à franchir avant de porter des accusations à l’endroit d’un chroniqueur météo qui aurait prédit de la pluie qui n’est pas tombée, voire qui n’est pas tombée dans les quantités annoncées et sur lesquelles on s’était uniquement basé pour annuler des activités à son circuit.
À moins d’un désistement, un juge du tribunal des Petites créances du palais de justice de Saint-Hyacinthe devra donc se pencher sur cette triste affaire. C’est triste en effet de penser qu’une cause aussi frivole mobilisera des ressources humaines et financières. C’est le prix à payer pour un système de justice qui se veut accessible à tous, m’a confié dans le détour l’un des avocats les plus réputés de Saint-Hyacinthe.
Accessible oui, dans la mesure où on sait maintenant que n’importe qui peut poursuivre sous n’importe quel prétexte un individu devant la Cour des petites créances. Mais disons que ce système y gagnerait aussi à filtrer davantage les causes en amont, question de limiter les abus et l’engorgement des tribunaux.
Un tribunal à la fois accessible et efficace, ce serait encore mieux.
Hâte de connaître la suite… Je suis Morissette!