24 septembre 2020 - 14:23
Fondations Honoré-Mercier et Aline-Letendre
S’entraider, oui. Fusionner, hors de question
Par: Jennifer Blanchette | Initiative de journalisme local | Le Courrier

Les présidents des fondations Honoré-Mercier et Aline-Letendre sont catégoriques; même si l’heure est à l’entraide au sein du milieu philanthropique, l’idée de fusionner leurs deux organisations n’est pas à l’ordre du jour.

« On souhaite garder notre autonomie. Nous respectons infiniment [la Fondation Honoré-Mercier], mais nous ne voulons pas fusionner », affirme le président de la Fondation Aline-Letendre, Daniel Paul-Hus.

Il poursuit en indiquant que, même si les deux organisations s’occupent du domaine de la santé, elles sont motivées par des missions très différentes l’une de l’autre. « Nous n’avons pas la même approche ni la même administration », soutient M. Paul-Hus. Le président craindrait d’ailleurs que « de mettre trop de monde dans le même bateau » ajoute une « lourdeur administrative » aux processus décisionnels des organismes, en faisant référence à la fusion des établissements de santé du territoire montérégien.

Le son de cloche est identique du côté de son homologue à la Fondation Honoré-Mercier. « La fusion ne serait pas une bonne idée, car c’est la population qui y perdrait au final. La Fondation Aline-Letendre est très concentrée sur les résidents de l’Hôtel-Dieu et elle fait un travail exceptionnel. Nos deux fondations sont en mesure de poursuivre leur mission dans leur organisation respective. Il n’y a rien qui se discute dans ce sens-là », exprime Michel Gagné.

Il reconnaît que l’idée d’une fusion avait déjà été discutée par le conseil d’administration de la Fondation Honoré-Mercier il y a une quinzaine d’années, sans que les membres y aient donné suite.

D’après sa déclaration annuelle émise auprès de l’Agence du revenu du Canada, la Fondation Honoré-Mercier employait sept personnes, dont quatre travaillant à temps plein en 2019. La rémunération totale s’est élevée à 271 000 $, incluant le salaire annuel de la directrice générale, Isabelle Doyon, compris entre 80 000 $ et 119 000 $.

Pour la même période, la Fondation Aline-Letendre a déclaré la présence de cinq employés, dont trois œuvrant à temps plein. La somme de 230 000 $ a été versée en rémunération, ce qui comprend un montant oscillant entre 40 000 $ et 79 000 $ pour le poste de directrice générale détenu par Christine Poirier.

Des donations qui varient

Si les sommes amassées par les fondations dans le milieu de la santé demeurent stables, il en va autrement pour les montants qu’elles remettent en dons annuellement.

Du côté de la Fondation Aline-Letendre, on vise à verser la somme de 350 000 $ au Centre d’hébergement Hôtel-Dieu-de-Saint-Hyacinthe chaque année, précise Mme Poirier. Or, c’est près du double, soit 697 000 $, qui a été remis en 2018. « Pour cette année-là, il y avait deux donataires reconnus; l’Hôtel-Dieu ainsi que la Fondation de l’Hôtel-Dieu, à qui nous avons versé un legs testamentaire », indique la directrice générale.

La situation est plus complexe au sein de la Fondation Honoré-Mercier, où les dons ont représenté 14 % des revenus totaux amassés en 2018 avant de bondir à 30 % l’année suivante. « Il n’est pas rare que les fonds octroyés ne soient pas disponibles immédiatement. Les chiffres de la déclaration annuelle ne reflètent pas toujours la réalité opérationnelle de la Fondation », stipule Isabelle Doyon.

Par exemple, illustre-t-elle, si les sommes sont allouées sous forme de fonds de dotation, seuls les intérêts générés par les capitaux serviront à financer des projets dans le centre hospitalier Honoré-Mercier. Dans le cas d’un fonds dédié à une spécialité, poursuit Mme Doyon, l’organisme devra attendre que l’hôpital requière des sommes en lien avec cette spécialité afin de pouvoir les utiliser.

Une portion des donations et des collectes de fonds est également allouée au fonds de réserve de la Fondation, lequel est utilisé pour combler les besoins urgents d’achat d’équipement médical. « Les besoins ici ne sont pas récurrents comme dans un centre d’hébergement. La dernière chose que nous souhaitons serait une perte de service causée par un manque d’équipement ou encore une difficulté de recrutement de personnel parce que nos installations sont désuètes », fait valoir la directrice générale.

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