Entre toi et moi, les gens qui, lorsque la circulation est bloquée par une manifestation ou qui ont leurs enfants à la maison, utilisent le terme « pris en otage »… euh sérieux? J’sais pas trop comment leur dire, mais, ok, juste un mot : Gaza?
Parce que là-bas, y en a vraiment des otages. Des Israéliens PIS la population de Gaza au grand complet. On peut même voir ça en direct à la télé. On peut comparer les deux situations… pis c’est gênant à quel point personne ici n’est pris en otage.
Attendre en char qu’une manif passe… comment dire… attendre, c’est ce qu’on fait 95 % du temps en char. Rien d’extraordinaire. Hey, j’ai facilement perdu des milliers d’heures de vie à la lumière au coin Sainte-Anne pis Dessaulles.
Et parler d’être « pris en otage par les profs » quand les enfants sont à la maison, c’est drôlement juger les enfants. C’est quoi? Des tortionnaires? Des enfants de Daesh?
Un parent qui dit être pris en otage par deux enfants, dont un qui est turbulent, il dirait quoi à la prof qui en a 27 à temps plein, dont le tiers a des besoins particuliers et un autre tiers à rien de particulier, mais aurait besoin d’elle pareil. Mais elle ne peut donner de temps à personne parce qu’y a un autre tiers qui lui pitche des chaises en menaçant de lui arracher la tête. Elle se sent comment cette prof-là?
Et je ne parle même pas des infirmières aux horaires absurdes ou des employés de soutien obligés d’avoir recours à des banques alimentaires et qui sont aussi des parents.
Ils ne manifestent pas que pour eux. Ils le font pour leurs enfants et les nôtres. Ils le font pour tout le monde. C’est la moindre des choses de les supporter.