12 janvier 2012 - 00:00
Paul Laplante est mort
Ses lettres d’adieux ne contiendraient pas d’aveux
Par: Le Courrier
Paul Laplante lors de sa première comparution au Palais de justice de Valleyfield le mois dernier.

Paul Laplante lors de sa première comparution au Palais de justice de Valleyfield le mois dernier.

Paul Laplante lors de sa première comparution au Palais de justice de Valleyfield le mois dernier.

Paul Laplante lors de sa première comparution au Palais de justice de Valleyfield le mois dernier.

Accusé du meurtre prémédité de sa femme Diane Grégoire, Paul Laplante aurait laissé quatre lettres avant de mettre fin à ses jours, lundi matin, dans sa cellule du centre de détention de Rivière-des-Prairies.

C’est lors d’une ronde de surveillance, vers 10 h 30, que les gardiens de prison ont retrouvé l’homme de 54 ans inanimé. Selon toute vraisemblance, Paul Laplante aurait profité de l’absence de son codétenu pour se pendre à l’aide d’un drap.

Les lettres retrouvées dans les poches de ses vêtements ne contiendraient aucun aveu, selon certains médias, bien que les policiers n’aient officiellement donné aucun détail à ce sujet. Au contraire, Paul Laplante aurait écrit qu’il avait été arrêté injustement et serait allé jusqu’à tourmenter ses proches jusqu’à la toute fin en dressant une liste des gens qu’il avait aimés et détestés au cours de sa vie. L’un des documents retrouvés constituerait les dernières volontés de l’accusé, qui souhaitait notamment être enterré auprès de Diane Grégoire et de leur défunt fils, qui s’était suicidé en 2007. Il lèguerait la majeure partie de ses biens à une connaissance ainsi qu’à une congrégation religieuse de Saint-Hyacinthe, possiblement les Soeurs du Précieux-Sang. Aucun proche du couple Grégoire-Laplante n’a pu confirmer ces informations, n’ayant eux-mêmes obtenu aucune réponse jusqu’ici. Mercredi matin, les enfants du couple n’avaient toujours reçu aucune information officielle quant au contenu des lettres ou à qui elles s’adressaient, selon nos informations.

L’avocat critique l’enquête

Le 14 décembre, Paul Laplante avait été formellement accusé du meurtre de sa femme Diane Grégoire, portée disparue depuis le 31 janvier 2008. Son corps avait été retrouvé quelques semaines auparavant dans un boisé de Coteau-du-Lac, à proximité d’un entrepôt appartenant à l’entreprise Frito-Lays, où travaillait M. Laplante.

Son décès vient mettre un terme au processus judiciaire qui s’amorçait à peine, les politiques du directeur des poursuites criminelles et pénales ne prévoyant pas la divulgation de la preuve accumulée contre un accusé qui trouve la mort avant son procès. Les procureurs de la Couronne pourraient toutefois rencontrer les enfants de Mme Grégoire afin de répondre à leurs questionnements s’ils le désirent. Selon ce qu’a raconté l’avocat de Paul Laplante sur toutes les tribunes, son client ne présentait pas de signes de dépression avant de poser ce geste désespéré, lundi. Il semblait plutôt déterminé à être blanchi des accusations et à rétablir sa réputation.Il était toutefois « très affecté » par l’ordonnance rendue par la Cour qui l’empêchait de communiquer avec ses enfants. « Dans son interprétation, ça venait de ses enfants et ça, ça lui faisait mal », a expliqué Me Labelle. Paul Laplante avait l’intention de réclamer une remise en liberté provisoire en l’attente d’un procès. Pour convaincre le Tribunal, il s’affairait à réunir une somme d’environ 75 000 $ à déposer en caution. Après avoir obtenu un engagement hypothécaire, l’accusé rencontrait plus de difficultés à trouver deux personnes prêtes à avancer environ 25 000 $ chacune. Paul Laplante n’avait pas, non plus, pris connaissance de la preuve déposée contre lui, mais il connaissait les interrogations que les documents avaient soulevées chez son avocat. La preuve, essentiellement circonstancielle, laissait place à interprétation, a dit Me Labelle, et aurait forcé son client à témoigner en Cour afin d’expliquer certains faits. Selon l’avocat, « l’enquête cherchait à faire la preuve de la culpabilité de M. Laplante, plutôt que d’envisager toutes les possibilités ».La théorie avancée par la Police de Longueuil reposait sur la disparition mystérieuse d’une barre à écrou de la minifourgonnette du couple. Cet outil aurait pu être utilisé contre Mme Grégoire, dont la dépouille présentait des blessures à la tête attribuées à un objet contondant. Paul Laplante a toujours refusé de se soumettre au test du polygraphe.

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