« J’ai du plaisir à jouer devant les gens. J’aime vraiment ça », confie le chanteur au bout du fil lors d’une entrevue téléphonique avec LE COURRIER.
Cette passion pour la musique, Shawn Phillips la garde animée en continuant de se réinventer. Pour cette tournée, par exemple, il est seul sur scène sans rien y laisser paraître au niveau sonore. Musicien chevronné, l’Américain joue ses notes de guitare, mais aussi les autres instruments qui teintent ses chansons afin de les offrir au public dans des versions les plus fidèles à celles que l’on peut entendre sur disque. Un défi qu’il relève soir après soir et qui demande une concentration, une dextérité et un talent indéniables.
« Quand je monte sur scène pour faire un concert, je transforme la salle en studio d’enregistrement. Tout est fait en temps réel. La seule chose que je ne joue pas, c’est la batterie », partage le vétéran musicien.
« Il y a une quinzaine d’années, j’ai commencé à développer une technologie qui en est maintenant à sa cinquième génération et, grâce à ça, je suis en mesure de recréer, en temps réel, presque exactement ce que j’ai enregistré avec un groupe en studio, ajoute-t-il. Je fais du looping, mais pas comme les autres loopers. Souvent, les gens font quatre mesures, les font rejouer, puis ils font un autre segment de quatre mesures… Ça donne une bonne pièce rythmique, mais ça ne donne pas l’élément principal que la musique requiert : une mélodie. »
Sur scène, Shawn Phillips amène notamment avec lui neuf guitares. « Dix si on compte le manche double » de l’une d’elles, précise-t-il. Cet instrument quasi unique qu’il possède, il le surnomme affectueusement la « Stratopaul » ou la « Lescaster ». « Il y a seulement deux guitares comme celle-là dans le monde. Ozzy Osbourne avait l’autre, poursuit le musicien. C’est une guitare que j’ai depuis 47 ans. La guitare du bas est une Fender Stratocaster de 1966, puis celle du haut est une Les Paul Custom de 1964. »
Pour cette tournée, l’Américain derrière le succès « Woman » – dont le véritable titre est « She Was Waiting For Her Mother At The Station In Torino And You Know I Love You Baby But It’s Getting Too Heavy To Laugh » – puise dans différents albums de son vaste répertoire, des plus anciens au plus récent, Continuance, paru en 2017. Une pièce inédite qu’il a écrite durant la pandémie et qu’il n’a jamais enregistrée officiellement, intitulée « As The Days Pass By », se glisse même dans le spectacle.
« Je crois avoir une bonne sélection de chansons pour cette tournée, lance-t-il avec fierté. Il y a un morceau, entre autres, que je ne pensais jamais jouer live. C’est la chanson “The Man”, de l’album No Categories. Je l’avais écrite au piano et je ne croyais jamais que j’allais la jouer en spectacle un jour. Mais je l’ai réécoutée récemment et j’ai été soufflé par l’énergie qu’elle a, donc j’ai pris le temps de démêler les accords pour être capable de la jouer sur scène. »
Cette simple affirmation témoigne à nouveau de son désir constant d’aller encore plus loin, même s’il n’a plus rien à prouver à ce stade de sa carrière.
Décrit à l’époque comme « le secret le mieux gardé de la musique » par l’imprésario Bill Graham, Shawn Phillips demeure à ce jour le genre d’artiste que le public se plaît à découvrir ou redécouvrir, particulièrement sur scène où l’étendue de son talent peut être véritablement appréciée.
Les billets pour son passage à Saint-Hyacinthe sont disponibles sur le site www.salletheatrelascene.com.
