Pour me recrinquer la confiance en l’humanité, j’connais rien de mieux qu’une bonne dose de commentaires sur les réseaux sociaux. Ah minou! La lumière qui y brille ferait pleurer la plus endurcie des papilles et la chaleur humaine émanant d’Internet ferait reculer les ténèbres pis le frette et tout ça, dans une syntaxe PARFATE!
Vous aurez compris que je suis ironique comme une tonne de brique sur le p’tit orteil d’un oiseau-mouche. Au contraire, je désespère. Je pensais que les récentes nouvelles à propos d’agressions sexuelles, de comportements toxiques et de violences faites aux femmes allaient déboucher en une grande conversation, de l’écoute et de l’action. J’étais naïf niveau FIFA.
On dirait que ça fait juste déboucher dans un grand embouteillage d’opinions klaxonnées. Beaucoup de clics, peu d’écoute. On répond aux prises de parole par un poing sur la table, les yeux tellement plissés qu’on voit de la vengeance là où il n’y a que la volonté d’être entendu. Les nuances s’effacent dans les nuées de menaces, le ton gronde et il y a de la violence dans l’air.
Mais les réseaux sociaux, c’est comme se frapper les doigts avec un marteau, ça fait tellement de bien quand t’arrêtes. Je reprends confiance quand je quitte le virtuel et me reconnecte avec un réel dans lequel des gens se retroussent les manches et agissent. Là où il y a de l’écoute, du dialogue et du respect.
Tiens, l’initiative de Saint-Barnabé-Sud de se déclarer « municipalité engagée contre les violences faites aux femmes », un mouvement qui a rallié 25 autres localités en moins d’un an. Ça attire moins l’attention que des manchettes, presque silencieux, mais c’est concret et ça fait drôlement du bien de savoir que malgré la fureur et le bruit, l’humanité se construit, un endroit à la fois.