Quand rouler à la limite de la vitesse devient un acte de résistance, yé temps de se demander si on devrait pas modérer nos transports. Notre mode de vie a l’odomètre dans l’tapis, stressé jusqu’à la mort, jusqu’au dernier repos qui arrivera ben qu’trop tôt parce qu’on aura pas pris le temps de se reposer avant.
Le repos, trop souvent associé à la paresse, est repoussé à coups de cafés aux pilules. Le stress est le mal de notre temps trop pressé qu’on n’arrive jamais à prendre tellement il fuit partout. « Hey, pour en prendre, déjà, faut n’avoir! » dit-on en ouvrant rapidement une application sur notre téléphone intelligent.
À force de se raconter que le temps c’est de l’argent, on l’a vu comme un luxe. On va être riche en argent, mais pauvre en temps. C’est coûteux le cash. Pis le temps, on peut pas l’acheter à crédit. Mais si on le prend pas, il nous hypothèque la vie.
Moins vite et plus lentement, ça devrait être une prescription pour tout le monde. Justement, certains médecins prescrivent une visite au musée, histoire de décrocher devant des peintures. Ralentir. Ça devrait être la nouvelle devise sur nos plaques : « Je me repose ». Pis vous roulez juste la limite permise.
Partout, tout le temps, on relaxe. Après le slowfood et le slowsex on regarde de la slowtv. Moins de stress, moins d’accidents (de la route et du cœur) et on sauterait moins vite aux conclusions.
C’est loin d’être fou. Lac-Mégantic est devenue récemment Cittaslow, un mouvement municipal qui met la qualité de vie en priorité par un urbanisme qui diminue les vitesses, favorise les transports publics, les piétons, les trottoirs… exactement le contraire de ce qu’on fait ici, vous me direz. Alors qu’on devrait le plus rapidement possible, aller plus lentement.