12 Décembre 2024 - 03:00
Soleno : un quart de siècle à Sainte-Madeleine
Par: Philippe Lanoix-Meunier | Journaliste de l'Initiative de journalisme local
Le président de Soleno, Alain Poirier, est à la tête de l’entreprise depuis 35 ans. Photo Robert Gosselin | Le Courrier ©

Le président de Soleno, Alain Poirier, est à la tête de l’entreprise depuis 35 ans. Photo Robert Gosselin | Le Courrier ©

L’entreprise Soleno fête cette année ses 25 ans à Sainte-Madeleine. Si son siège social est situé à Saint-Jean-sur-Richelieu, Soleno possède de profondes racines dans la petite municipalité et y emploie aujourd’hui une vingtaine de personnes. Pour son président, Alain Poirier, installer ses opérations à Sainte-Madeleine a été l’une de ses meilleures décisions en carrière.

Soleno est spécialisée dans la conception, la fabrication et la distribution des produits pour le contrôle et la maîtrise durable de l’eau et elle se targue d’être un chef de file dans l’est du Canada et le nord-est des États-Unis. L’entreprise compte maintenant 550 employés répartis dans 13 usines et 6 unités d’affaires situées au Québec, en Ontario, au Nouveau-Brunswick et, plus récemment, aux États-Unis.

Fière de ses racines

Soleno a été fondée en 1977 par Germain et Roger Lazure. En 1989, l’entreprise a fusionné avec SPD, un fabricant de produits de drainage fondé par Marcel Poirier. Son fils Alain Poirier a été nommé à la tête des opérations. C’est en 1999 que Soleno a décidé d’implanter une usine de fabrication de conduites en acier à Sainte-Madeleine, la ville natale de la famille Poirier.

Pour Alain Poirier, cette installation à Sainte-Madeleine a marqué un jalon important dans la croissance de l’entreprise. « Le nom de Marcel Poirier était assez connu dans la région de Saint- Hyacinthe. De 1989 jusqu’à l’inauguration de l’usine de Sainte-Madeleine en 1999, nous avons prospéré, mais nous n’avions encore qu’une réputation à l’échelle régionale. On a décidé de s’installer à Sainte-Madeleine en l’honneur de mes parents. Nos racines sont profondes ici et nous sommes bien connus des gens du coin. Ce fut un retour aux sources salutaire pour nous. Je fréquentais beaucoup les dîners d’affaires et les événements des chambres de commerce et quand je mentionnais le nom de Soleno, c’était rare que les gens nous connaissaient. Une fois à Sainte-Madeleine, tout a changé du jour au lendemain. Les gens me disaient “Oui, Soleno, je connais ça, c’est sur le bord l’autoroute 20, dans le coin de Saint-Hyacinthe”. Le fait d’être sur le bord de l’autoroute 20 nous a donné beaucoup plus de visibilité. »

L’année 2024 marque une étape importante pour Soleno qui s’est implantée aux États-Unis pour la première fois de son histoire, soit à Saratoga Springs, dans l’État de New York.

« Nous avons connu une très belle progression au cours des dernières années. En 1989, nous étions 15 employés et nous sommes maintenant 550. J’ai comme objectif de me rendre à 1000 employés. J’ai des choses en tête et des dessins précis. Nous sommes fiers d’avoir ouvert cette année une première usine aux États-Unis. On a l’œil sur ce marché, c’est certain. C’est un bon premier pas, mais ce n’est pas suffisant pour desservir tout le territoire américain », explique l’homme d’affaires de 64 ans.

Travailleurs étrangers temporaires

Si les affaires vont rondement pour son entreprise, M. Poirier est cependant assez critique des politiques économiques de l’actuel gouvernement. « On dirait pratiquement que nous sommes indésirables. Ce qui se passe avec les travailleurs étrangers temporaires est très préoccupant. On refait les mêmes erreurs du passé. »

M. Poirier fait référence au gouvernement de Lucien Bouchard qui avait procédé à mise à la retraite massive de milliers d’employés de l’État, dont de nombreuses infirmières, à la fin des années 90. Pour de nombreux observateurs politiques, cette décision a contribué à la pénurie de main-d’œuvre dans le secteur hospitalier qui perdure depuis plus de 25 ans après les faits.

« J’ai 52 travailleurs étrangers qui font vivre ma boîte. Le gouvernement crie sur tous les toits qu’il y a trop de demandeurs d’asile et de travailleurs étrangers, mais il n’est pas à l’écoute des entreprises. Nous, nous en avons besoin. C’est une catastrophe qui s’en vient dans les usines. Plus personne ne veut travailler la fin de semaine. Mais les travailleurs étrangers, eux, oui. On va être obligés d’augmenter les salaires, ce qui fera inévitablement augmenter les coûts de production. Ça me force à me préparer à d’autres éventualités. Je vais peut-être être forcé à déménager une partie de mes opérations aux États-Unis. C’est triste à dire, mais c’est plus facile de faire des affaires là-bas qu’au Québec », explique Alain Poirier.

Après plus de 30 ans à la tête de l’entreprise, la réputation de M. Poirier dans le monde des affaires au Québec n’est plus à faire. Élu Personnalité d’affaires de l’année en 2016 par la Chambre de commerce et de l’industrie du Haut- Richelieu, il a également reçu une médaille de l’Assemblée nationale pour son implication sociale.

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