24 juin 2021 - 07:00
Dossier Exceldor : la CPTAQ prête à concéder 10 hectares
Soulagement et surprise chez les intervenants au dossier
Par: Jean-Luc Lorry
La CPTAQ pourrait confirmer prochainement sa décision d’autoriser l’exclusion de 10 hectares d’une zone agricole située en bordure de Pinard autorisant ainsi la coopérative Exceldor à construire son futur abattoir de volailles. Photothèque | Le Courrier ©

La CPTAQ pourrait confirmer prochainement sa décision d’autoriser l’exclusion de 10 hectares d’une zone agricole située en bordure de Pinard autorisant ainsi la coopérative Exceldor à construire son futur abattoir de volailles. Photothèque | Le Courrier ©

« Je suis très content de l’avis émis par la CPTAQ. On parle ici de 300 emplois et de 300 familles qui vont demeurer dans la grande région de Saint-Hyacinthe », indique André Charron, directeur général de la MRC des Maskoutains. Photothèque | Le Courrier ©

« Je suis très content de l’avis émis par la CPTAQ. On parle ici de 300 emplois et de 300 familles qui vont demeurer dans la grande région de Saint-Hyacinthe », indique André Charron, directeur général de la MRC des Maskoutains. Photothèque | Le Courrier ©

Les parties impliquées dans une demande d’exclusion de 24 hectares d’une zone agricole située sur l’avenue Pinard à Saint-Hyacinthe auprès de la Commission de protection du territoire agricole du Québec (CPTAQ) ont réagi timidement à la décision de celle-ci de concéder 10 hectares pour permettre à la coopérative Exceldor d’y construire un abattoir ultra moderne.

Cet avis de modification de l’orientation préliminaire qui était d’abord négative ne représente pas une décision finale. La CPTAQ a accordé une période de 30 jours suivant son avis de modification émis le 16 juin pour permettre de lui adresser des observations écrites.

Demanderesse dans ce dossier stratégique pour le développement économique régional, la direction de la MRC des Maskoutains se dit satisfaite par ce coup de théâtre. « Pour l’économie régionale, c’est une excellente nouvelle. Je suis très content de l’avis émis par la CPTAQ. On parle ici de 300 emplois et de 300 familles qui vont demeurer dans la grande région de Saint-Hyacinthe », indique André Charron, directeur général de la MRC des Maskoutains, en entrevue au COURRIER.

À la Ville de Saint-Hyacinthe, qui a signé une entente confidentielle avec Exceldor pour favoriser son implantation sur le territoire de la municipalité, on préfère attendre avant de crier victoire. « Cet avis de modification comprend de bonnes nouvelles puisque la Commission annonce qu’elle entend autoriser la relocalisation d’Exceldor sur une terre agricole à Saint-Hyacinthe. Nous allons donc analyser rigoureusement ce changement avec les différentes parties impliquées et formuler sous peu nos observations à la CPTAQ », mentionne Brigitte Massé, directrice des communications à la Ville de Saint-Hyacinthe.

« Nous commenterons ce dossier de façon plus approfondie lorsque la période de 30 jours sera terminée et que la Commission aura rendu sa décision », poursuit Mme Massé.

La possibilité qu’Exceldor soit autorisée à implanter son abattoir à Saint-Hyacinthe en raison de la fin de vie de ses installations de Saint-Damase vient soulager la direction de Saint-Hyacinthe Technopole, un organisme dédié au développement économique régional. « De prime abord, il s’agit d’une excellente nouvelle. Nous travaillons depuis le mois de juillet 2015 sur ce projet, date de notre première rencontre avec Exceldor », indique André Barnabé, directeur général de Saint- Hyacinthe Technopole, lors d’un entretien téléphonique.

« Nous espérons que nous irons dans la direction présentée dans le document de la CPTAQ [avis de modification] afin que nous puissions tous travailler de façon concrète à la relocalisation de ce projet majeur », ajoute M. Barnabé.

La phase 1 du futur abattoir d’Exceldor représente un investissement de 250 M$ et la création de 300 emplois. Ce transformateur de viande a brièvement commenté l’avis de la CPTAQ. « Nous accueillons favorablement cette décision préliminaire de la CPTAQ », écrit Jordan Ouellet, conseiller communication et relations publiques d’Exceldor, dans un courriel adressé au COURRIER.

Observations écrites de l’UPA

La Fédération de l’UPA de la Montérégie affiche moins d’enthousiasme puisque la branche régionale du puissant syndicat agricole s’oppose fermement à la perte de ces terres agricoles de grande qualité. « La Fédération soumettra ses observations écrites à la Commission de protection du territoire agricole dans le délai de 30 jours. La MRC des Maskoutains renferme des sols affichant une productivité et un rendement agronomique exceptionnel. La rareté des terres agricoles (moins de 2 % du sol québécois) et leur caractère non renouvelable leur confèrent une importance stratégique considérable. Le mandat de la Fédération de l’UPA de la Montérégie est de défendre le territoire agricole, alors que le devoir d’appliquer la Loi sur la protection du territoire et des activités agricoles (LPTAA) est conféré à la CPTAQ », nous écrit la Fédération de l’UPA de la Montérégie en réaction à l’avis de la Commission.

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