8 décembre 2016 - 00:00
Agrandissement de l’urgence
Soupir de soulagement à Honoré-Mercier
Par: Rémi Léonard
Soupir de soulagement à Honoré-Mercier

Soupir de soulagement à Honoré-Mercier

Soupir de soulagement à Honoré-Mercier

Soupir de soulagement à Honoré-Mercier

Le ministre Gaétan Barrette, la députée Chantal Soucy, la ministre Lucie Charlebois, le Dr Sylvain Brunet, la présidente-directrice générale Louise Potvin et le Dr Jocelyn Dodaro avec les plans de la future urgence de l’hôpital Honoré-Mercier. Photo François Larivière | Le Courrier ©

Le ministre Gaétan Barrette, la députée Chantal Soucy, la ministre Lucie Charlebois, le Dr Sylvain Brunet, la présidente-directrice générale Louise Potvin et le Dr Jocelyn Dodaro avec les plans de la future urgence de l’hôpital Honoré-Mercier. Photo François Larivière | Le Courrier ©

Les patients ne sont pas les seuls à attendre longtemps à l’hôpital Honoré-Mercier. Près de dix ans après les premières demandes, le projet d’agrandissement de l’urgence a finalement été autorisé le 1er décembre par le ministre de la Santé Gaétan Barrette.


Un véritable soulagement pour les médecins, infirmières et autres spécialistes, qui pourront travailler dans un environnement convenable dès octobre 2020, a annoncé le ministre lors d’une conférence de presse où le mot « enfin » était sur toutes les lèvres.

Évalué à un maximum de 45,3 M$, l’agrandissement de 5 920 m2 viendra plus que quintupler la superficie de l’urgence, signe de l’exigüité actuelle. « Ai-je vraiment besoin de justifier cette annonce? », a d’ailleurs lancé le ministre, bien conscient que les installations de Saint-Hyacinthe ne sont plus conformes depuis longtemps.

Il a d’ailleurs pu constater lui-même la situation lors d’une visite de l’urgence à l’été dernier, obtenue grâce à « l’insistance de la députée locale », a-t-il adressé à l’endroit de Chantal Soucy. La députée de Saint-Hyacinthe a affirmé avoir fait du dossier une priorité depuis son élection et s’est dite fière d’être parvenue à convaincre le ministre « après deux ans de travail acharné ».

Le Dr Barrette a avoué avoir été impressionné par le peu d’espace dont disposait l’équipe médicale pour accomplir son travail, d’autant plus que la salle de choc était particulièrement débordée lors de son passage. Une situation qui n’était en rien « arrangée », a assuré le chef de l’urgence, le Dr Jocelyn Dodaro. L’urgentologue a fait des pieds et des mains dans les dernières années pour faire avancer ce projet. Lui et son équipe étaient visiblement ravis de voir l’annonce se concrétiser pour de bon. Remerciant le ministre, le Dr Dodaro a parlé d’une « nouvelle porteuse d’espoir » pour la qualité des soins à son urgence.

Le Dr Sylvain Brunet, directeur adjoint des services professionnels, a pour sa part qualifié le projet tant attendu de « tremplin » plutôt que d’un simple aboutissement, tout en soulignant « l’héroïsme nécessaire de la part du personnel pour travailler dans ces conditions ».

De l’espace pour respirer un peu

Selon les plans actuels, la nouvelle urgence comptera notamment une aire de choc de quatre civières, soit une de plus qu’actuellement, huit salles d’examen, une zone d’évaluation rapide de huit fauteuils, une salle de chirurgie mineure, plusieurs aires de soutien et un garage pour quatre ambulances. Le nombre de civières restera à 26, malgré le gain important d’espace, ce qui laisse imaginer à quel point elles sont actuellement entassées.

L’agrandissement se fera vers le côté nord du pavillon Honoré-Mercier (voir schéma), à l’arrière du CPE Les Jardins d’Honorine, où se trouve actuellement une aire gazonnée ainsi qu’un stationnement d’environ 75 places. L’espace occupé par l’urgence actuelle, d’une superficie de 1 400 m2, sera réaménagé pour être inclus dans le projet. Le nouveau bloc aura deux niveaux (sous-sol et rez-de-chaussée) et sera construit de façon à pouvoir ajouter éventuellement des étages à la structure.

Même si 2020 paraît encore éloigné, il s’agit d’un calendrier « rétréci », a affirmé le ministre Barrette. Grâce aux démarches effectuées par l’équipe en place depuis une dizaine d’années, les phases de conception et d’opportunité sont en réalité pratiquement complétées. Des plans et devis sont déjà existants et devront tout de même être « actualisés », puisqu’ils datent de 2010, a expliqué le ministre, qui prévoit ainsi le lancement des appels d’offres avant la fin de 2017, pour des travaux commençant l’année suivante et s’échelonnant sur deux ans.

Aux sceptiques, Gaétan Barrette a déclaré qu’il ne faisait jamais d’annonce purement politique. « Tous les projets que j’ai annoncés vont se réaliser », a-t-il promis. La ministre responsable de la région de la Montérégie, Lucie Charlebois, a ajouté que le projet est inscrit au Plan québécois des infrastructures, qui s’étend jusqu’en 2026. « Le montant est planifié, il ne peut pas aller ailleurs », a assuré celle qui est aussi ministre déléguée à la Réadaptation, à la Protection de la jeunesse, à la Santé publique et aux Saines habitudes de vie.

Pourquoi si longtemps?

Pour expliquer les années d’attente avant d’en arriver à cette grande annonce, le Dr Barrette a justifié que « les besoins du réseau excèdent largement la capacité financière » de son ministère. « J’ai 4 G$ en projet sur mon bureau et 200 M$ en budget pour les réaliser », a-t-il imagé.

Si le tour de Saint-Hyacinthe est finalement arrivé, c’est que la vétusté de l’urgence devenait particulièrement marquée et que les besoins de la population allaient en augmentant, a-t-il expliqué. « Il était temps » que le projet aboutisse, a-t-il lui-même avoué.

L’ancien radiologiste a certifié que la nouvelle urgence sera « en tout point conforme aux normes actuelles », ce qui se traduira par « des gains réels de fonctionnalité et de performance ». L’ajout de personnel médical n’est pas nécessairement dans les plans puisque la problématique à Honoré-Mercier est avant tout « physique », a soutenu le ministre de la Santé.

L’agrandissement permettra certainement d’améliorer la qualité des soins dispensés à l’urgence et de rendre l’environnement de travail plus sécuritaire. Il faudra voir après les travaux comment les délais vont évoluer dans un contexte où le nombre de visites à l’urgence va croissant et la population montérégienne continue de vieillir.

Pour l’instant, le Centre intégré de santé et de services sociaux de la Montérégie-Est était heureux de constater une réduction de la durée moyenne de séjour sur civière à l’urgence. Elle s’est établie à 15,4 heures en moyenne entre avril et septembre dernier, alors qu’elle se situait à plus de 20 heures en 2015-2016. L’objectif poursuivi est un séjour moyen d’au plus 12 heures.

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