14 avril 2016 - 00:00
Stationnement et questionnement
Par: Martin Bourassa
Stationnement et questionnement

Stationnement et questionnement

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Stationnement et questionnement


Non, notre manchette de la semaine dernière à propos d’un stationnement étagé et en partie payant à proximité du centre des arts ­Juliette-Lassonde n’était pas un poisson d’avril en retard. Cela en avait l’air, mais il n’en était rien. Le projet rêvé et endossé par la SDC centre-ville est bien réel.

Même que différents scénarios ont déjà été élaborés, certains étant plus audacieux que d’autres, au niveau du ­financement. Cet aspect est déterminant dans la mesure où il semble acquis qu’on ne peut rêver à ajouter des places de ­stationnement gratuites. On cherche donc à partager la facture.

Mais encore faudrait-il savoir à ­combien s’élève cette facture et si ­l’option d’un stationnement étagé et payant est l’option la plus avantageuse. En guise de comparaison, rappelons que la Ville de Saint-Hyacinthe n’a pas hésité à investir la somme de 900 000 $ pour aménager 300 cases dans l’environnement de l’aréna privé Isatis. Notre centre-ville ne mérite-t-il pas autant sinon plus? Combien faudrait-il investir par exemple pour acquérir un ou deux immeubles stratégiques, les ­démolir et y aménager un stationnement municipal extérieur et gratuit de 150 places?

L’option d’un stationnement payant vient avec son lot de questions puisqu’on l’a vu avec le remplacement des ­parcomètres au profit des horodateurs, l’aspect tarification lié au stationnement est rarement vu comme un attrait, bien au contraire.

Les employeurs du centre-ville sont-ils disposés à assumer une telle dépense en réservant des places payantes au profit de leurs employés? Comme nous l’écrivions plus haut, il faut être assez audacieux pour penser ainsi. Idem pour penser que la Société de diffusion des spectacles pourrait contribuer de gaieté de coeur en décidant par exemple d’imposer une sorte de taxe spéciale sur le stationnement aux acheteurs de billets, comme le font les hôteliers avec la fameuse taxe sur l’hébergement. La présence de places de stationnement gratuites tout autour est actuellement un avantage hautement concurrentiel pour notre centre des arts. Ce n’est pas en ajoutant des places payantes et en forçant la SDS à hausser le prix des billets que nous l’aiderons à se démarquer dans un secteur aussi compétitif que le sien.

Mais à écouter les gens du centre-ville, notre coeur commercial a un urgent ­besoin de places de stationnement pour assurer sa survie et son attrait. Sans nier ce besoin, nous sommes d’avis que le centre-ville a d’abord besoin d’un plan de développement et de mise en valeur structuré, au lieu d’initiatives décousues et isolées.

Dans cette veine, l’aménagement d’un nouveau stationnement devrait être un élément parmi d’autres et non l’élément central d’un plan de revitalisation.

Il faut surtout oublier la pensée ­magique héritée du film Field of Dreams, voulant qu’il suffise de bâtir un stationnement étagé pour faire accourir au centre-ville les consommateurs, les commerçants et les nouveaux employeurs.

Construit-le et ils viendront, ça ne marche qu’au cinéma.

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