« On n’a pas vendu un seul local, on n’a pas reçu une seule offre majeure. Personne n’est intéressé », a lancé M. McDermott en parlant du projet de condos résidentiels et commerciaux qu’un promoteur de l’Île-Perrot, Joe Lanni, voulait réaliser à cet endroit avec son fils.
Après avoir acquis l’emplacement pour la somme de 240 000 $ à l’automne 2011, Joe Lanni avait dévoilé les croquis d’un édifice de cinq étages imaginé par M. McDermott et comportant 24 logements aux étages, deux locaux commerciaux au rez-de-chaussée et un stationnement intérieur. Mais après la présentation de ce projet de 6,5 millions $, faite en grandes pompes au centre d’exposition Expression du Marché public le 10 février 2012, il ne s’est rien passé.
Selon Marcel Mc Dermott, ce terrain recouvert de gravier et de blocs de béton doit être exploité au plus vite parce qu’il ternit à lui seul l’image du centre-ville. « C’est à cause de ce terrain-là que le centre-ville traîne sa mauvaise réputation », affirme-t-il.
Stationnement
Le concept qu’il propose maintenant est assez éloigné du projet précédent. Il n’y a plus de commerces, plus de logements, seulement un stationnement étagé de 50 cases, couvert. La structure abriterait aussi un kiosque d’information sur la ville de Saint-Hyacinthe, question de bien accueillir et guider les visiteurs qui iraient garer leur voiture à cet endroit. « Le kiosque d’information, c’est la cerise sur le gâteau. Quand tu t’occupes du monde, tu as toujours du succès d’habitude », soutient le designer.
Le nouveau bâtiment, il l’imagine lumineux et abondamment vitré. C’est par l’avenue Saint-Denis qu’on accèderait aux deux niveaux de stationnement, isolés l’un de l’autre pour économiser l’espace: deux entrées, deux sorties.
M. McDermott tente d’intéresser la Ville à son projet, car il considère que c’est son rôle de mettre en place un tel service d’accueil au cœur de la ville. « Les beaux centres-villes ont tous un noyau personnalisé, et ce serait juste en face du Marché public. Si j’avais le OK maintenant, à Noël, on aurait notre stationnement ».
Selon la ventilation des coûts qu’il a transmise au maire Claude Corbeil, la Ville pourrait réaliser le projet pour la somme de 1 113 500 $, ce qui inclut une marge d’erreur de 100 000 $, mais pas le prix du terrain. Les stationnements seraient équipés d’horodateurs et de caméras de surveillance. « Moi, j’amène les idées, le concept. Ensuite, c’est l’architecte qui voit à adapter le style à l’environnement », explique M. McDermott, qui a déjà apporté sa touche à une vingtaine de projets architecturaux au centre-ville de Saint-Hyacinthe.
Lui qui a exposé son projet au maire Corbeil, à Louis Bilodeau directeur général de la Ville et à Sylvain Gervais, directeur du développement commercial à Saint-Hyacinthe Technopole, ne semble pas avoir obtenu un grand succès auprès eux. « Ils me disent que c’est l’entreprise privée qui devrait faire ça. Mais moi, je pense que c’est à la Ville de s’en occuper. »
Il ne croit pas que le terrain devrait être transformé en place publique, comme le veut l’une des idées qui circulent à son sujet. « On n’a pas besoin de ça à cet endroit. On trouve un parc exceptionnel juste en remontant la côte de l’avenue Saint-Denis », plaide-t-il.
L’emplacement pour lequel M. McDermott y va d’une dernière proposition est devenu vacant à la suite de l’incendie qui a détruit l’édifice Cusson le 1er janvier 2002. Une fois de plus, il est à vendre.