7 octobre 2021 - 07:00
Sterinova : Gentès et Bolduc ne sont plus dans le portrait
Par: Martin Bourassa
Jean-Philippe Gentès n’est plus chef de la direction de l’entreprise qu’il a fondée. Photothèque | Le Courrier ©

Jean-Philippe Gentès n’est plus chef de la direction de l’entreprise qu’il a fondée. Photothèque | Le Courrier ©

La multinationale B. Braun a complété l’acquisition de la participation minoritaire des deux cofondateurs, une prise de contrôle complète qui s’était amorcée en décembre 2017. Photo Sterinova Gracieuseté ©

La multinationale B. Braun a complété l’acquisition de la participation minoritaire des deux cofondateurs, une prise de contrôle complète qui s’était amorcée en décembre 2017. Photo Sterinova Gracieuseté ©

Quatre ans après avoir cédé le contrôle de l’entreprise à la multinationale allemande B. Braun, les cofondateurs de Sterinova, les pharmaciens Jean-Philippe Gentès et Bertrand Bolduc, n’ont maintenant plus aucun intérêt financier dans leur entreprise.

Le géant de la pharmaceutique a annoncé la semaine dernière qu’il venait de compléter l’acquisition de la participation minoritaire des deux cofondateurs et qu’il possédait maintenant 100 % des actions de la société spécialisée dans la fabrication et la commercialisation de produits stériles injectables prêts à l’emploi. Sterinova poursuivra ses activités en tant que filiale distincte de B. Braun Melsungen AG, a fait savoir l’entreprise.

« Nous remercions les fondateurs pour leur travail au sein de Sterinova depuis sa création et leur souhaitons le meilleur des succès dans leurs projets futurs », a déclaré Meinrad Lugan, membre du conseil de B. Braun Melsungen AG, un groupe qui compte quelque 64 000 employés répartis dans 64 pays, dont environ une centaine à Saint-Hyacinthe.

Caroline Nadeau, responsable des communications chez Sterinova, a indiqué au COURRIER que le départ des deux cofondateurs ne fragilisait aucunement l’avenir de l’entreprise et des emplois qui y sont rattachés à Saint-Hyacinthe. « C’est un développement heureux et rassurant pour les employés et notre clientèle puisque B. Braun est une entreprise solide et qui a fait ses preuves localement au cours des trois ou quatre dernières années. En 2017, il était prévu que le rachat des parts restantes (20 %) se fasse sur un horizon assez court. On attendait ce dénouement pour décembre, mais nous y sommes. B. Braun souhaite, et elle en a les moyens, développer son porte-folio de produits », a indiqué Mme Nadeau.

Même si l’idée a déjà été évoquée, il n’y a pas d’agrandissement de prévu à court terme. Quant à l’idée que Braun change son statut de locataire pour celui de propriétaire, il ne figure pas à l’ordre du jour pour le moment. Il a toutefois été permis d’apprendre qu’il y a déjà eu par le passé des pourparlers avec Saint-Hyacinthe Technopole dans le but d’acquérir un bâtiment situé en face du Centre de développement pharmaceutique (CDP), sur la rue José-Maria-Rosell, soit celui où devait s’établir la société Zénith Lab avant sa faillite de 8,4 M$ en 2018. En 2013, Saint-Hyacinthe Technopole avait investi 8 M$ dans la construction de cet éléphant blanc d’une superficie de 26 000 pieds carrés qui n’a jamais trouvé preneur.

La fin d’un chapitre

Installée depuis 2016 à l’intérieur du CDP, un immeuble appartenant à l’organisme Saint-Hyacinthe Technopole, Sterinova est l’un des fleurons de la Cité de la biotechnologie agroalimentaire et vétérinaire de Saint-Hyacinthe.

Le lancement de l’entreprise créée en 2012 avait nécessité des investissements de l’ordre de 70 M$. Ce n’est toutefois qu’en 2016, après avoir obtenu toutes ses accréditations et s’être installée à l’intérieur d’une usine construite à son attention, qu’elle a démarré sa production. Environ un an plus tard, soit en décembre 2017, elle annonçait déjà sa prise de contrôle par la société B. Braun. Pour loger Sterinova, à titre de locataire unique, le CDP, un organisme privé apparenté à Saint-Hyacinthe Technopole, avait investi plus de 20 M$ dans la construction d’un immeuble de 67 000 pieds carrés.

Pour assurer son financement, il avait pu bénéficier d’un cautionnement de 10 M$ de la Ville de Saint-Hyacinthe.

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