La Subaru BRZ tS a vraiment l’âme d’une sportive. Mais il faut admettre qu’il est dommage qu’elle n’en ait pas la motorisation.
Édition limitée
La version tS de la petite sportive est assez particulière. L’abréviation signifie « Tuned by STI », ce qui laissait présager beaucoup, mais beaucoup de muscles. Hélas, l’effet visuel est intéressant, l’effet réel, cependant, l’est beaucoup moins.
Je ne dis pas ici que la voiture n’a pas un bon comportement, loin de là. Au contraire, elle est dynamique, agréable et a une tenue de route que l’on ne peut jamais prendre en défaut. J’avais conduit sur piste, par le passé, la version de base avec un certain enthousiasme et j’avais été impressionné par sa capacité à se comporter comme sur des rails.
Cette fois, pour avoir poussé la chose un peu sans excès, il est facile de voir que la version tS affiche encore moins de roulis et de tangage que ses sœurs régulières. Et même si je n’ai pu l’essayer sur piste, on peut aisément se rendre compte de ses capacités exceptionnelles.
Alors pourquoi suis-je insatisfait? Parce que j’aurais pris 50 ou même 100 chevaux de plus. J’aurais adoré quelques dizaines de livres-pied de couple supplémentaires. Car alors que la version tS mise sur des freins Brembo, des suspensions plus sportives, un aileron surdimensionné (et pas du tout discret) ainsi que sur des pneus Michelin Pilot 4S de performance, on n’a rien changé au moteur.
On a conservé le moteur 4 cylindres à plat qui développe un raisonnable 200 chevaux transmis aux roues arrière, alors que la voiture semble construite pour en absorber beaucoup plus. Même chose pour le couple, que l’on peut un peu maximiser en jouant du levier de vitesse (la tS n’est disponible qu’avec une boîte manuelle 6 vitesses très précise), mais qui semble toujours manquer de souffle au moment des accélérations.
Pour être honnête, assis au volant de la BRZ tS, j’ai un peu l’impression de prendre place à la table d’un restaurant gastronomique, mais qu’on me sert une soupe à laquelle on aurait omis d’ajouter du sel. Le goût est intéressant, mais les attentes sont plus élevées, et on ressent une certaine fadeur.
Une allure
Mais bon, c’est sans doute mon enthousiasme un peu trop insistant de chroniqueur automobile qui aime bien conduire de façon dynamique qui prend le dessus parce que le reste de la voiture est plus qu’agréable.
Bien sûr, la silhouette ne laisse personne, surtout pas les amateurs de voiture un peu personnalisée, indifférent. Les dizaines de pouces levés qui ont ponctué mon essai de la semaine sont la preuve que le style plait, sans aucun doute. Oui, l’aileron est immense et oui, la couleur blanche aurait pu être plus voyante. Mais le design ultraprofilé de la petite voiture, son capot plongeant et ses roues spectaculaires sont, sans conteste, un gage de succès.
Même l’intérieur est bien aménagé, et réduit au minimum. Après tout, avec une inspiration aussi sportive, on souhaite que les conducteurs soient attentifs à la route et non aux gadgets qui se multiplient dans l’habitacle. On place donc un système multimédia simple mais efficace, des cadrans aisément lisibles et des sièges de type Recaro super enveloppants dans un cockpit tout entier tourné vers le pilote et son passager.
Je dis bien son, parce que même s’il existe deux places arrière, je ne connais personne de suffisamment contorsionniste pour s’y glisser dans la vraie vie.
Bien sûr, la taille basse de la voiture a exigé quelques mouvements peu orthodoxes de ma part, et mes entrées et mes sorties étaient définitivement plus graisseuses que gracieuses, mais une fois installé à bord, rien ne pouvait plus m’en déplacer. Même en conduite dynamique, je sentais que je ne faisais qu’un avec la voiture et que je pouvais la conduire jusqu’au bout du monde.
La Subaru BRZ tS est amusante, dynamique et spectaculaire. S’il est vrai qu’elle manque de puissance, elle compense au moins par une tenue de route hautement raffinée. Et ça, c’est ce que l’on appelle le plaisir de conduire!