La réponse courte : parce qu’ils le peuvent. La réponse réelle : parce que toutes les autres marques de véhicules hors route proposent des déclinaisons plus pointues, comme Toyota le fait avec TRD ou Jeep avec le TrailHawk. Il fallait bien emboîter le pas au risque de se faire damer le pion.
Subaru propose d’ailleurs d’apposer cette nouvelle appellation sur d’autres modèles, incluant le Forester et le Crosstrek, au cours des prochaines années, voire des prochains mois. Mais on extrapole un peu ici. Avouons quand même que la déclinaison Wilderness en offre assez pour se distinguer de ses sœurs Outback plus régulières.
Une allure hors route
Le style est tout sauf discret. De gros panneaux de plastique ont été apposés au-dessus des arches de roue pour assurer leur protection. Mais il faut bien admettre qu’on est loin de passer inaperçu. D’autant que l’on a ajouté au style des parures dorées, un peu partout sur la carrosserie et même sur les rails de toit, pour distinguer la Wilderness encore plus. Une grille noire et des pneus tout-terrain Yokohama Geolandar viennent compléter le tout.
Même l’habitacle reçoit ses appliques dorées, ce qui constitue d’ailleurs une des seules véritables nuances, avec le logo Wilderness, face aux modèles plus standard. On peut aussi y ajouter un tissu lavable pour les sièges, pratique si on joue dans la boue, et des tapis en caoutchouc, eux aussi ornés du signe distinctif.
Pour le reste, l’habitacle est une version régulière, offrant un écran multimédia intéressant, bien qu’un peu chargé au centre. Un bon mot aussi pour l’espace de chargement imposant de la familiale et la capacité de replier les banquettes arrière, ce qui vient doubler l’espace disponible. Bref, pas de grande évolution, mais un indéniable aspect pratique.
Les vraies différences sont à l’extérieur. Les rails de toit sont solides, capables de recevoir 32 kilos de plus que les versions habituelles. Les suspensions avant et arrière ont été légèrement modifiées, augmentant la garde au sol et entraînant du même coup des angles d’attaque et de sortie plus imposants. Sans compter les plaques de protection logées sous le véhicule qui lui permettent d’affronter des obstacles plus rigides.
Autre détail non négligeable, on a modifié la programmation du X-Mode, une extension du rouage intégral, pour lui offrir une meilleure action. Le mode Boue peut aussi s’activer à toutes les vitesses et afficher son angle dans le tableau de bord, ce qui facilite les randonnées plus extrêmes.
Mécaniquement identique ou presque
Sous le capot de cette Outback Wilderness se retrouve le 4 cylindres à plat turbocompressé 2,4 litres qui, du haut de ses 260 chevaux et de ses 277 livres-pied de couple, livre une performance indéniablement intéressante. Surtout que le châssis de la Outback n’a aucun reproche à recevoir en matière de rigidité.
Puis, il y a la CVT, cette transmission à variation continue que Subaru utilise. On la dit remodelée pour l’occasion et on lui a même ajouté des palettes au volant, histoire de permettre au pilote de changer les rapports simulés au besoin. Mais la CVT demeure ce qu’elle est. À haut régime, elle fait entendre un rugissement éminemment désagréable et procure une sensation de glissement à laquelle je suis incapable de m’habituer.
En fait, dès les premiers mètres au volant de la voiture, alors que je devais me glisser dans le trafic autoroutier de la région métropolitaine, j’ai détesté cette sensation. Heureusement, au fil de mon essai, j’ai réussi à mieux à la maîtriser (ou à me maîtriser, diront les mauvaises langues) et à empêcher ce mugissement. N’empêche qu’une pure version automatique serait plus appréciée.
En résumé
Ne dites surtout pas aux représentants de Subaru que la Outback Wilderness est une familiale. Ils n’apprécient guère et tenteront de vous convaincre qu’il s’agit d’un véritable VUS passe-partout. J’ai beau ne pas être d’accord sur la terminologie, je dois confirmer qu’ils ont raison : la Outback Wilderness est étonnante de capacité, de confort et d’agrément de conduite. Elle est bonne sur la route et hors route. Un équilibre que l’on ne trouve pas si souvent.