Le satané virus est partout. De Saint-Hyacinthe à Percé, en passant par Matane. Que ce soit dans un sentier du parc national Forillon et une passerelle suspendue au bout du monde, dans un chapiteau de Grande-Vallée, dans les rues de Gaspé ou un motel de Rimouski, on entend tousser et toussoter. Encore et toujours. Et on voit très peu de masques.
Au mieux, certains toussent dans leur coude. Et encore, cette marque de politesse n’est pas si répandue que cela sur la route des vacances. Je n’ai donc pas été surpris quand j’ai entendu, jeudi dernier, le directeur national de santé publique, le Dr Luc Boileau, confirmer une évidence : la septième vague déferle sur le Québec. La pandémie n’est pas encore terminée. Ni notre exaspération.
Même l’Organisation mondiale de la santé en a rajouté une couche cette semaine en claironnant à son tour que la pandémie est loin d’être finie et en précisant que le nombre de cas de la COVID dans le monde a bondi de 30 % ces deux dernières semaines.
Petite confidence, j’avais perdu le compte des vagues. Le Dr Boileau aurait parlé de la sixième, de la huitième ou de la quatorzième vague et je n’aurais pas sourcillé. La septième? Ah ben coudonc, c’est bien possible, me suis-je dit. Toujours est-il que nous n’y avons pas échappé. Tant et si bien que les autorités demandent aux gens d’aller chercher leur dose de rappel, si leur dernière dose de vaccin (ou leur dernière contamination) remonte à plus de trois mois et de respecter les consignes d’isolement. Une (autre) campagne de vaccination à grande échelle est prévue pour l’automne, vers la mi-août, question d’éviter une rentrée des classes catastrophique. À la vue des indicateurs actuels, on s’attend déjà au pire.
Tout pointe vers le haut. La moyenne quotidienne des décès liés à la COVID, la moyenne hebdomadaire des hospitalisations ainsi que le nombre de travailleurs de la santé absents en raison de la pandémie. Il y en avait plus de 6600 à travers le Québec mardi. On comprendra les responsables des ressources humaines des centres de santé de s’arracher les cheveux, malgré les fermetures de lits et le ralentissement des activités hospitalières en été.
La moyenne quotidienne des nouvelles infections a aussi grimpé en flèche. Cela reste une donnée intéressante, mais qui ne veut plus dire grand-chose en raison de l’accès limité aux tests de dépistage par TAAN. Et si je me fie à mes propres observations, qui n’ont aucune prétention scientifique, il est fort probable que très peu de gens prennent la peine de déclarer leur test rapide positif en remplissant un formulaire de déclaration.
Déjà que les gens ne sont pas empressés d’en informer leurs proches quand ils testent positifs à la maison, ils sont encore moins enclins à en informer le gouvernement. Les gens ne sont pas forcément mal intentionnés, juste négligents. On sent avec raison un essoufflement ambiant, une exaspération grandissante, une écoeurantite aiguë face aux mesures sanitaires et à toutes les contraintes qui viennent avec. Pensez aux 2 mètres de distance, aux masques, à la désinfection des mains, alouette.
À Saint-Hyacinthe, la septième vague semble aussi bien installée, du moins au chapitre des hospitalisations à l’Hôpital Honoré-Mercier. Parmi les nouvelles encourageantes, le nombre de cas lourds qui reposent aux soins intensifs n’est pas encore alarmant. Du moins, il n’est pas encore rendu à un niveau qui commande des actions plus radicales des autorités. Il est assez évident que personne au gouvernement ne souhaite avoir à gérer ça à quelques semaines des élections provinciales. Retenons aussi que, chez les individus pleinement vaccinés en bonne santé, les effets de la COVID ne sont pas trop souffrants et ont plutôt des allures d’une bonne grosse grippe. Mais une grosse grippe qui se donne et qui s’attrape drôlement facilement. Retenons donc que la pandémie ne prend pas de pause. Alors si vous avez baissé le masque, il serait sage de ne pas baisser la garde.
Sur ce, bonnes vacances. Faites attention à vous… et aux autres!