Je connais un gars qui est maudit. Depuis quelques jours, il ne se peut plus : Superman est bi! « Je viens jusse de l’apprendre! », qu’il me dit, hors de lui. Je lui réponds : « C’est drôle, moi aussi, pis ça me fait pas un pli. »
« Woyons don’ ça s’peut-tu, d’ousse que l’monde s’en vont? » À travers deux-trois exclamations de protestations, je comprends que ce n’est pas de Superman dont il parle. C’est en réalité (sic) son fils, Jon, qui dévoilera sa bisexualité dans la prochaine BD de DC Comics.
« J’irai pas voir ce film-là cartain! », me dit le gars. D’après moi, il ne lira pas la BD non plus, je ne suis pas certain de sa littératie. Je choisis d’y aller avec diplomatie. Et de ne pas lui révéler que Batwoman est lesbienne depuis 2015.
Mais de me rappeler que c’est le même gars qui avait capoté sur le sexe de « Monsieur Patate » et le retrait de « Pépé le Pew » d’un film de LooneyTunes. C’est beaucoup d’émotion pour des BDs, des jouets en plastique, pis des p’tits bonshommes.
Si parmi les millions d’œuvres de fiction, un seul conte de fées se terminant par : « Les princes charmants se marièrent, furent heureux et adoptèrent plein d’enfants » le fâche… c’est peut-être que le gars essaie de nous dire quelque chose?
Ça prendrait un superhéros pour lui tout seul : Super-Bacon! Le héros super fragile qui devient super fâché dès que quelque chose quelque part change, mais sans le toucher. On le laisse jouer dans son coin et on donne plutôt l’attention aux vrais enfants qui, dans la réalité, voient dans les jouets, la fiction et les superhéros, une façon de prendre conscience des différences des autres, de les accepter et de s’identifier à leur personnage favori.