Au fil des ans, nous avons abordé l’histoire de la culture sportive maskoutaine sous différents angles. Bien entendu, nous avons parlé de l’histoire du hockey puisqu’il s’agit sans doute d’un des sports les plus importants au Québec.
Dans le cadre de la chronique « Histoire d’ici », nous avons publié des textes sur la carrière d’Eugène Payan, le premier Maskoutain à porter les couleurs du Canadien de Montréal, sur les débuts de la pratique à Saint-Hyacinthe ainsi que sur son organisation au cours des années 1920 et 1930. Puisque le stade municipal est construit à la fin des années 1930, nous allons faire un bref survol des équipes, des ligues et de certains individus qui ont marqué l’histoire du hockey maskoutain au cours de la décennie 1940. Mais d’abord, une brève rétrospective de la fin des années 1930.
Au jeu!
Après une saga de quelques années, le stade municipal est enfin livré à la ville de Saint-Hyacinthe à la fin de 1938. Ainsi, le 18 décembre, la première partie de hockey jouée sur la glace de l’aréna met en vedette le club de l’usine « Tôle gaufrée Idéale » et le club Christ-Roi.
Quelques semaines plus tard, le 5 février 1939, devant une foule estimée à 3 500 personnes, les Canadiens de Montréal jouent une partie d’exhibition en se divisant en deux équipes de huit joueurs. La mise au jeu officielle est effectuée par le maire T.-D. Bouchard accompagné de Jules Dugal des Canadiens et de M. Picard, président de l’Association Sportive locale.
Dans un article publié dans « Le Courrier de Saint-Hyacinthe », le 10 février 1939, le rédacteur sportif déborde d’enthousiasme dans sa description de l’événement : « À l’occasion de l’inauguration officielle de notre palais des sports, comme on peut l’appeler, les Blancs ont défait les Rouges par le compte de 8-4 dans une partie qui a inculqué dans l’esprit de quelques-uns un aperçu du jeu pratiqué dans la ligue la plus puissante de l’univers ».
Les premiers Gaulois
Au cours de la saison 1939-1940, les Gaulois de Saint-Hyacinthe prennent part aux activités de la Ligue provinciale. Après l’attrait des premières parties, les Maskoutains laissent tomber l’équipe et désertent le stade. Malgré un certain succès sur la glace, l’équipe éprouve de sérieuses difficultés financières. Elle est vendue et nonobstant les efforts du nouveau propriétaire, Wilfrid Morissette, la saison se termine dans l’indifférence générale.
Après la déconfiture financière des Gaulois à leur première saison, M. Morisette, qui est également propriétaire d’une flotte de taxis à Saint-Hyacinthe, espère tout de même rentabiliser son investissement. Dès la fin de l’automne 1940, les Gaulois invitent sept formations montréalaises à venir les rencontrer à Saint-Hyacinthe. Habituellement, lors de ce genre de partie, les deux formations adverses se partagent les profits. Encore une fois, le public boude le stade et l’aventure des Gaulois prend fin définitivement en mars 1941.
Il y a peu d’activités au cours de l’hiver 1941-1942 à l’aréna. Un club formé de matelots stationnés au camp de la marine joue quelques parties contre les étudiants du Séminaire et affronte un club formé de joueurs maskoutains talentueux. Au cours des années suivantes, le calendrier des matelots sera plus stable et l’équipe se mesurera à d’autres clubs militaires à plusieurs reprises.
Déjà, à cette époque, des équipes louent le stade municipal pour jouer à l’abri des intempéries. À titre d’exemple, mentionnons la partie du dimanche 15 février 1942 alors que La Providence remporte une victoire sur le club de Saint-Césaire.
Notons ici qu’en plus de la surface glacée du stade municipal, d’autres patinoires répondent aux besoins des Maskoutains. Ainsi, du hockey est joué au Patro local où, en plus des ligues pour les jeunes, une équipe senior toutes étoiles attire des centaines de spectateurs. Des équipes scolaires portant les couleurs du Séminaire, de l’Académie Girouard et de l’École technique s’affrontent entre elles.
En 1943 et 1944, une équipe nommée « Gotham All Stars » se mesure à des clubs provenant de villes voisines. En janvier 1944, Jean-Paul Gladu, son frère Fernand et leur ami Claude Savary jouent pour cette équipe qui affronte les marins locaux. Le trio en met plein la vue lors d’une victoire de la Gotham par le compte de 14 à 4.
La fin de l’année 1944 marque le retour d’une ligue civile locale, la Ligue industrielle qui regroupe les clubs Payan, Consolidated, Côté et Gotham. Une formation toutes étoiles surnommée « Les Saint », menée par Roland Hébert, lance des défis ici et là.
Lors du prochain article, il sera question des « Saint de Saint-Hyacinthe ».