7 mars 2024 - 03:00
Une Maskoutaine aux Mondiaux juniors de patinage synchronisé
Sur la route de Madisson
Par: Martin Bourassa
En compagnie de ses coéquipières des Suprêmes de Saint-Léonard, Madisson Angers (au centre à l’avant) participera aux Mondiaux juniors de patinage synchronisé à la mi-mars en Suisse. Photo gracieuseté

En compagnie de ses coéquipières des Suprêmes de Saint-Léonard, Madisson Angers (au centre à l’avant) participera aux Mondiaux juniors de patinage synchronisé à la mi-mars en Suisse. Photo gracieuseté

La Maskoutaine de 16 ans (en position relevée) fait du patinage artistique depuis l’âge de trois ans et demi. Ce n’est que depuis quelques mois qu’elle patine aussi en synchro. Photo gracieuseté

La Maskoutaine de 16 ans (en position relevée) fait du patinage artistique depuis l’âge de trois ans et demi. Ce n’est que depuis quelques mois qu’elle patine aussi en synchro. Photo gracieuseté

Madisson Angers en a fait du chemin depuis qu’elle a commencé à faire du patinage artistique quand elle était toute petite. Et encore davantage depuis qu’elle a décidé de joindre les rangs de l’équipe junior des Suprêmes de Saint-Léonard l’an dernier, l’une des meilleures équipes de patinage synchronisé au Canada.

Depuis janvier, la patineuse de Saint-Hyacinthe et ses coéquipières ont enchaîné les compétitions de haut niveau. Elles ont d’abord raflé les grands honneurs du Championnat canadien de patinage synchronisé présenté en Ontario en établissant un nouveau record canadien, avant de prendre le large et de représenter le Canada sur la scène internationale en février.

Les Suprêmes se sont classées troisièmes à une compétition regroupant 15 équipes en Pologne, terminant derrière deux formations des États-Unis. Puis, elles ont remporté l’or en Finlande, devant deux équipes du pays hôte, considéré comme une puissance mondiale en patinage synchronisé.

L’équipe de Madisson peaufine actuellement sa préparation en prévision des Championnats du monde juniors de patinage synchronisé de l’ISU qui auront lieu en Suisse, du 15 au 16 mars. Classées troisièmes au monde, les Canadiennes ont de grandes ambitions. Elles ne visent rien de moins que la première place. Et considérant leurs succès jusqu’ici, tous les espoirs sont permis, concède la sympathique athlète de 16 ans.

« Je n’aurais jamais cru que le patinage m’amènerait si loin, me permettrait de voyager autant, de découvrir le monde et de m’ouvrir au monde », mentionne celle qui rêve de voir le patinage synchronisé être admis aux Jeux olympiques.

De l’énergie à revendre

Madisson Angers n’avait pas encore quatre ans quand ses parents lui ont mis des patins dans les pieds et l’ont inscrite au club de patinage artistique de Saint- Hyacinthe. « C’était pour suivre mes cousines qui en faisaient déjà et parce que ma mère était tannée de me voir courir partout dans la maison », raconte-t-elle en riant.

La jeune Madisson dit avoir eu un véritable coup de foudre pour ce sport qui lui permet de bouger et de s’exprimer. « Le patinage artistique est un sport exigeant, mais parfait pour moi. Il faut à la fois travailler les côtés technique, physique et artistique. C’est un tout qui se rejoint et c’est ce qui me fait vibrer. »

Douée, Madisson a connu passablement de succès en solo. Ses performances lui ont entre autres permis de participer aux Jeux du Québec de Rivière-du-Loup l’an passé. Patinant chez les novices dames cette saison, elle a terminé en septième place du championnat provincial de la sous-section Québec en novembre. Une performance digne de mention considérant qu’elle a ralenti la cadence du côté solo au profit du synchro au cours des derniers mois.

C’est pour essayer quelque chose de nouveau et sur l’insistance d’une amie que Madisson a décidé l’an dernier de se présenter aux auditions organisées par les Suprêmes de Saint-Léonard, une organisation de pointe regroupant une équipe synchro junior et une senior. Cette dernière est d’ailleurs devenue la toute première équipe québécoise à décrocher un titre mondial et la troisième formation canadienne à remporter l’or aux Championnats du monde en 2022.

Sa qualité de glisse, son expression, sa flexibilité, sa qualité d’interprétation, sa grâce et son élégance ont valu à Madisson l’un des 20 postes tant convoités au sein de l’équipe junior regroupant de jeunes patineuses âgées de 14 à 19 ans.

Et malgré la charge de travail supplémentaire que le patinage synchro lui demande, Madisson est prête à tous les sacrifices. « Le synchro par rapport au solo, c’est complètement différent, une autre logique de patinage. Au lieu de mettre l’accent sur les sauts, on travaille fort sur les virages, les intersections et les croisements. Et l’ambiance en compétition synchro est totalement différente. On sent davantage l’énergie de la foule et elle est plus bruyante, moins en retenue, qu’en solo. Puis, on gagne et on perd en équipe en synchro, c’est une tout autre philosophie », explique l’étudiante en sport-études en patinage artistique à l’École secondaire de Mortagne, à Boucherville, qui s’exerce à raison de 30 heures par semaine.

Déjà à la croisée des chemins

Après les Mondiaux à la mi-mars, Madisson Angers sait qu’elle aura des choix difficiles à faire. Autant sur le plan académique que sportif.

Celle qui entrevoit des études en sciences au Cégep de Saint-Hyacinthe l’an prochain n’est pas encore tout à fait fixée concernant son éventuel choix de carrière. Elle hésite entre la physiothérapie et le génie biomédical.

Elle devra aussi s’interroger sur la suite de sa carrière. Solo ou synchro, c’est un peu la question. Est-il réaliste pour elle de poursuivre sur les deux fronts en étudiant au collégial ou est-il préférable de concentrer ses énergies dans une seule discipline? « Je vis une saison de rêve avec le synchro et toutes les opportunités qui viennent avec, mais en même temps, je n’ai pas encore l’impression d’avoir fait le tour ni atteint mon plein potentiel et tous mes objectifs en solo. Les années COVID ont contrecarré mes plans. La décision ne sera pas facile à prendre. »

Peu importe ce qu’elle décidera, il y a de belles escales, de belles rencontres et surtout de belles réussites à venir sur la route de Madisson.

image