À environ quatre kilomètres de la fin de la course, la fourche avant du fauteuil qu’il poussait – et à bord duquel prenait place son accompagnatrice, Danielle Champagne – s’est brisée sans avertissement. La roue avant est ainsi devenue inutilisable. Seules les deux roues arrière étaient encore fonctionnelles. Malgré cet incident, Julien Pinsonneault a trouvé le moyen de compléter la course.
« Portés par une détermination plus forte que l’acier, on a continué, à deux roues, les quatre fers en l’air, jusqu’à la ligne d’arrivée, a-t-il raconté dans une publication sur les réseaux sociaux. Ce moment-là, aussi absurde que magnifique, restera gravé dans notre mémoire. »
Le duo piloté par le Maskoutain a enregistré un temps de 3 h 1 m 51 s. Au fil d’arrivée, il a accusé seulement trois minutes de retard sur les vainqueurs de l’épreuve de course partagée, un duo formé des frères Shaun et Shamus Evans. En tout, près d’une vingtaine de duos ont participé au marathon de Boston en course partagée.
« [Au moment du bris], on voyait les premiers qui n’étaient pas trop loin devant, a indiqué Julien en entrevue téléphonique avec LE COURRIER. Quand la fourche a cassé, c’était rendu une cible inatteignable. Le but était juste de survivre et de finir la course. »
Le marathonien de 32 ans a tout tenté pour conserver la 2e place qu’il détenait, mais un autre duo l’a devancé dans le dernier kilomètre pour le reléguer au 3e rang. C’en était devenu trop pour lui.
« Je n’étais plus capable de forcer à la fin », a souligné Julien, qui a dû puiser au plus profond de ses ressources physiques pour franchir le fil d’arrivée.
Une fois la course terminée, une phrase toute simple lancée par Danielle Champagne lui confirmait que ses efforts déployés jusqu’à la toute fin auront valu la peine. « Je suis marathonienne », s’est-elle exclamée avec émotion à la suite de cette course rocambolesque.
C’était la première fois que le duo maskoutain faisait une course ensemble. Il s’était rencontré dans le cadre d’une activité organisée par Courses partagées Saint-Hyacinthe avec l’organisme Sclérose en plaques Saint-Hyacinthe–Acton.
En solo maintenant?
Après trois participations au marathon de Boston en course partagée, Julien Pinsonneault souhaite maintenant relever un autre défi : celui de courir la distance de 42,2 km en solo sur le mythique parcours bostonien.
« Mon prochain objectif est d’y retourner en solo », a-t-il annoncé.
L’un de ses vieux rêves est de s’attaquer au chrono de son idole de toujours, le regretté Maskoutain Gérard Côté, quadruple champion du marathon de Boston dans les années 1940. Le meilleur temps de Gérard Côté avait été de 2 h 28 m 25 s.